à l’Assemblée nationale, les premières questions au gouvernement
Quels particuliers et entreprises seront concernés par une hausse d’impôts ? Le gouvernement se refuse de répondre
Hier, lors de sa déclaration de politique générale, Michel Barnier évoquait « un effort partagé dans une exigence de justice fiscale » qui concernerait « les grandes et très grandes entreprises qui réalisent des profits importants » ainsi qu’« une contribution exceptionnelle aux Français les plus fortunés ».
Ce matin, Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, et Antoine Armand, ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, n’ont guère apporté de précision sur les catégories de particuliers et d’entreprises visées. Mme Bregeon a parlé sur TF1 d’une « situation budgétaire grave, le déficit va atteindre 6 % cette année », reprenant les positions du chef du gouvernement qui déplore déjà un déficit public « de plus de 6 % » du produit intérieur brut, loin des 4,4 % initialement visés pour 2024. La porte-parole a rappelé l’objectif de ramener à 5 % le déficit en 2025 et que la réduction des dépenses est la priorité du gouvernement, tandis que les efforts demandés aux Français les plus aisés, qui n’ont pas été définis, seront des « contributions ciblées, exceptionnelles et temporaires ».
Pour le ministre de l’économie, Antoine Armand, « chacun [doit] contribue[r] à cet effort de dépense, c’est-à-dire chaque administration, qu’on réorganise de nombreux services, l’Etat comme les collectivités », faisant valoir un ordre de grandeur de 40 milliards d’euros à trouver pour atteindre l’objectif d’un déficit à 5 % du PIB d’ici à 2025. « Si on nous fait des propositions supplémentaires d’économies, on sera tout à fait prêts, avec le ministre du budget, à réduire encore l’effort qui sera demandé en fiscalité. Je l’ai dit, je ne serai pas le ministre du matraquage fiscal », a-t-il défendu.
Quant aux Français concernés par les hausses d’impôts, le nouveau locataire de Bercy n’a pas apporté de précision. « Un effort sera demandé une fois qu’on aura réussi à baisser la dépense publique, à celles et ceux qui ont des revenus extrêmement importants de manière exceptionnelle et temporaire », se refusant à modifier « de manière générale » le barème de l’impôt sur le revenu « pour celles et ceux qui travaillent au quotidien » et excluant également « que ça dure plusieurs années de suite, au même niveau, pour tout le monde ».