à Osmaniye, une équipe de la sécurité civile française à la recherche de survivants


Une équipe de secouristes français à Osmaniye (Turquie), le 7 février 2023.

Comment être utile, efficace et agir dans l’urgence ? Comment, sur un territoire inconnu et dans des circonstances extrêmes, déployer un savoir-faire reconnu pour aider les populations en détresse, tout en se coordonnant avec les autorités locales, ou plutôt en se mettant à leur disposition, c’est-à-dire à leurs ordres ? En les aidant, sans les froisser ; en prenant des initiatives, sans les doubler ? C’est le défi posé aux équipes de la sécurité civile française, dont deux modules ont été rapidement déployés en Turquie et dont le premier, parti dans la nuit du 6 février, exactement vingt-quatre heures après le séisme qui a frappé la Turquie, a été dirigé vers la ville de Osmaniye, après moult revirements.

La destination initiale de l’avion militaire comprenant 73 militaires, dont quatre maîtres-chiens, accompagnés de trois membres du centre de crise du Quai d’Orsay, et comportant 43 tonnes de matériel, devait être Kahramanmaras, soit l’épicentre du séisme, via le petit aéroport d’Incirlik, d’où devait décoller un hélicoptère. Mais une fois l’équipe arrivée sur place, l’objectif avait changé. Ordre était donné de mettre cap sur la province d’Hatay, limitrophe de la Syrie et ravagée par le sinistre.

Véto turc

Quelques heures plus tard, nouveau changement : le groupe était redirigé vers la ville d’Osmaniye (200 000 habitants), plus proche, mais beaucoup moins atteinte que les deux autres zones. Qu’importe : deux « chantiers » urgents y étaient attribués au déploiement français. Deux zones de décombres et de chaos créées par l’effondrement de deux grands immeubles d’habitation. Plusieurs dizaines de personnes étaient portées disparues, il fallait faire vite, il y avait encore espoir, chaque minute comptait, les quatre chiens renifleurs français seraient ultraprécieux.

Encore fallait-il que le groupe puisse préalablement établir sa base quelque part : tentes, centre logistique, matériel de transmission, groupe électrogène, etc. Les Français ont tout de suite souhaité s’installer dans un stade, idéal pour les dimensions, la sécurité, l’éloignement des autres immeubles, etc. Le centre de coordination turc hésitait. La nuit tombait vite, ainsi que les températures. Quatre bus ont donc conduit les troupes au stade. Oui, l’emplacement était adéquat. Mais la coordination turque, jusque-là hésitante, a brusquement mis son veto. Le stade était destiné à un autre emploi. Les Français n’avaient plus qu’à s’établir dans la cour d’une petite école toute proche. Et hop ! A pied (les bus avaient disparu), musettes sur le dos, les Français ont donc fait leur entrée au soir du 7 février dans l’école Salih-Bahceli, aux abords de laquelle s’étaient déjà réfugiées quelques familles empêchées de rejoindre leur logement endommagé.

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