à quoi ressemblent les unités médicalisées des prisons?



Alors qu’il a été placé sous écrou dans sa chambre d’hôpital pour raisons médicales, Pierre Palmade pourrait prochainement effectuer sa détention provisoire dans une unité médicalisée.

Écroué dans sa chambre d’hôpital depuis ce lundi pour raisons de santé, après une décision de la cour d’appel de Paris, Pierre Palmade devrait rejoindre un établissement pénitentiaire quand les médecins l’y autoriseront.

Victime d’un AVC le week-end dernier et soigné pour son addiction à la cocaïne, le comédien devrait être conduit en maison d’arrêt dans une unité médicalisée pour effectuer sa détention provisoire. Plusieurs centres pénitentiaires français sont dotés de ces centres de santé pour détenus, dont la prison de Fresnes.

“C’est un hôpital sur le domaine de Fresnes. Il y a tout type de services, comme un hôpital classique”, décrit sur BFMTV Joachim Allais, secrétaire local FO Pénitentiaire à la prison de la Santé.

Une prise en charge psychologique

Outre les soins prodigués aux détenus malades ou blessés, ces unités médicalisées permettent également une prise en charge psychologique. Pour Elsa Laurent, psychologue et addictologue, interrogée sur BFMTV, cette prise en charge “est relativement la même qu’à l’hôpital”. Elle poursuit: “Vous avez des entretiens avec les psychiatres et les psychologues, des groupes de parole, éventuellement avec des autres détenus, etc.”

C’est pourquoi, “il n’y a aucune contrainte” à l’incarcération de Pierre Palmade à Fresnes, d’après Joachim Allais. “Mes collègues sauront le prendre en charge, le pôle médico-social également”, ajoute-t-il.

Un quartier pour les détenus vulnérables

Dans les unités médicalisées et dans toutes les prisons françaises, il existe des quartiers pour les détenus vulnérables “permettent de protéger les personnes détenues du reste de la population pénale”, indique sur notre antenne Joaquim Pueyo, ancien directeur des prisons de Fresnes et de Fleury-Mérogis, désormais maire PS d’Alençon (Orne).

Ces quartiers, parfois appelés “VIP” – car ils accueillent des personnalités incarcérées – ne donnent pourtant pas droit à des traitements de faveur. “Les cellules sont identiques à celles des autres”, précise Ingrid Durimel, première surveillante à la prison de la Santé, secrétaire locale FO Pénitentiaire.

De plus, ces sections spéciales peuvent également permettre de mieux surveiller des condamnés ou prévenus aux tendances suicidaires. La surveillante raconte: “L’incarcération individuelle n’est pas conseillée quand une personne est suicidaire. Il vaut mieux être deux par cellule.”

À noter que cette situation est plutôt rare dans les prisons françaises, qui font face à une surpopulation. Par exemple, la prison de la Santé fait face à un taux d’occupation de 163%, selon son directeur au Parisien. La France avait d’ailleurs été condamnée en 2020 par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour des conditions de détentions contraires aux droits de l’Homme.



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