Amazon croit toujours à la livraison par drone, malgré les obstacles


Il y a quelques semaines, avant les fêtes de fin d’année, Amazon a pour la première fois livré des clients par drone. Baptisée Amazon Prime Air, la possibilité de recevoir un colis par le biais d’un engin volant – et non des mains d’un livreur – est offerte depuis peu par le leader de l’e-commerce dans deux petites villes des Etats-Unis, Lockeford en Californie et College Station au Texas, ont rapporté le site Ars Technica et une chaîne locale. Ce déploiement fait partie d’une offensive d’Amazon sur la livraison par drone. Un défi ardu et ancien, mais, depuis quelques semaines, l’entreprise tient de nouveau un discours ambitieux.

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Concrètement, les livraisons de Prime Air sont assurées « en moins d’une heure » par un drone hexagonal à six hélices, électrique et sans pilote, qui pèse 35 kilos et vole entre 60 et 120 mètres d’altitude. Le client désigne un lieu de dépôt : « Cela peut être n’importe où sur sa propriété, par exemple dans son jardin ou sur son parking, ou dans un autre lieu public, comme une cour d’immeuble ou un parc proche », explique Calsee Hendrickson, senior manageur de Prime Air chargée de la technologie et de la production. Le drone reste en vol stationnaire sans se poser puis lâche le paquet.

« Le client n’est pas obligé d’être présent », ajoute Mme Hendrickson. L’engin peut livrer des colis jusqu’à 2,5 kilos, soit « 85 % de l’inventaire » d’Amazon, et, pour l’heure, « quelques milliers » d’articles, parmi les plus commandés, sont éligibles.

Objectifs lointains

« Amazon Prime Air vise 500 millions de livraisons annuelles par drone pour des dizaines de millions de clients d’ici à 2030 », y compris dans des grandes villes comme Boston, Atlanta ou Seattle, a annoncé l’entreprise, le 10 novembre, lors d’une visite d’un laboratoire d’innovation près de Boston, où s’exprimait Mme Hendrickson. « Les drones sont le moyen le plus efficace de servir des clients en moins d’une heure et, à terme, de trente minutes », croit Amazon.

L’entreprise aurait déjà dépensé près de 2 milliards de dollars et employé jusqu’à 1 000 personnes sur ce projet

Cet affichage d’objectifs volontaristes – mais lointains – contraste avec les difficultés rencontrées jusqu’ici pour utiliser dans le commerce électronique ces aéronefs d’un nouveau genre. La livraison par drone ressemble en effet à un serpent de mer. Dès 2013, Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, dévoile dans le magazine 60 Minutes un premier prototype maison, espérant un service « d’ici quatre ou cinq ans ». A partir de 2016, des tests sont menés au Royaume-Uni et largement relayés dans la presse. En 2019, un cadre d’Amazon prédit une ouverture « dans quelques mois ».

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