Au Bénin, le camp présidentiel remporte les élections législatives
Malgré le retour de l’opposition après quatre ans d’absence, le camp du président Patrice Talon a remporté une large majorité au Parlement. Les partis le Bloc républicain (BR) et l’Union progressiste pour le renouveau (UP-R) ont ainsi décroché 81 des 109 sièges, a déclaré, jeudi 12 janvier, Razaki Amouda Issifou, président de la Cour constitutionnelle.
Le principal parti d’opposition Les Démocrates a pour sa part obtenu 28 députés au terme de l’élection qui s’est déroulée dimanche avec un taux de participation de 37,79 %.
« Le parti des Démocrates rejette ces résultats, qui ne reflètent pas la volonté du peuple de faire de nous la première force politique du pays », avait déjà déclaré plus tôt jeudi le chef du parti des Démocrates Eric Houndete. Ce dernier a dénoncé des bourrages d’urnes, des truquages et des achats de voix « flagrants » par les deux principaux partis pro-gouvernementaux, sans toutefois fournir des preuves dans l’immédiat. Les résultats peuvent être contestés pendant une durée de dix jours après la proclamation officielle des résultats.
Un retour au Parlement important pour l’opposition
Le scrutin, qui s’est déroulé dans le calme dimanche dernier, faisait office de test clé pour ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, jadis perçu comme un modèle de démocratie. Si les partisans du président Talon, un richissime homme d’affaires élu en 2016 et réélu en 2021, estiment qu’il a favorisé le développement économique, ses opposants l’accusent d’avoir fait reculer la démocratie, ses principaux opposants ayant été soit emprisonnés, soit forcés à l’exil.
Ce scrutin marquait en outre le retour de l’opposition au parlement après quatre ans d’absence, car elle n’avait pu participer aux précédentes législatives en raison d’un durcissement des règles du scrutin par le pouvoir.
Une mission d’observation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a jugé que le scrutin de dimanche s’était déroulé pacifiquement et conformément aux règles en vigueur. Les dernières législatives organisées en 2019 avaient en revanche été marquées par des violences meurtrières, une abstention record (plus de 70 %) et une coupure totale de l’internet, des faits rarissimes au Bénin.
Le retour au parlement est important pour l’opposition dans la perspective de la présidentielle de 2026, où les candidats devront être soutenus par des parlementaires pour être enregistrés.