Au Bundestag, le discours très politique du roi Charles III


Le roi Charles III au Bundestag, à Berlin, le 30 mars 2023.

Ceux qui se demandaient si, en devenant le roi Charles III, le prince Charles allait apprendre à parler pour en dire le moins possible, art dans lequel sa mère Elizabeth II excella pendant soixante-dix ans, savent que ce n’est pas le cas. Le discours qu’il a tenu à la tribune du Bundestag, jeudi 30 mars, en fut la démonstration.

Au deuxième jour de son déplacement en Allemagne, premier pays étranger qu’il visite depuis son accession au trône – son séjour en France prévu en début de semaine ayant été reporté en raison du climat social dans l’Hexagone –, Charles III ne s’est pas contenté de propos convenus sur l’amitié germano-britannique. Sur deux sujets d’actualité du moment, il a défendu des positions claires.

La guerre en Ukraine, d’abord. « La guerre d’agression contre l’Ukraine a causé des souffrances inimaginables à des innocents. D’innombrables vies ont été détruites ; la liberté et la dignité humaine ont été brutalement bafouées. La sécurité de l’Europe est tout aussi menacée que nos valeurs démocratiques », a-t-il déclaré. « Nous sommes bouleversés par cette terrible destruction. Mais nous pouvons puiser du courage dans notre unité – pour défendre l’Ukraine, la paix et la liberté. »

Proximité entre les deux pays

Alors que les positions des Allemands et des Britanniques vis-à-vis de l’Ukraine sont souvent apparues en décalage au cours des derniers mois, la prudence des premiers contrastant avec le volontarisme des seconds, en particulier sur livraisons d’armes, Charles III a au contraire souligné l’unité de vue entre Londres et Berlin. « En tant que principaux donateurs européens à l’Ukraine, nous avons réagi avec détermination et fait des choix qui auraient été inimaginables auparavant. La décision de l’Allemagne d’apporter un soutien militaire aussi important à l’Ukraine est extrêmement courageuse, importante et bienvenue », a salué le souverain britannique.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Olaf Scholz se défend d’avoir tardé à approuver la livraison de chars lourds à l’Ukraine

Second sujet, dont on sait qu’il est cher au nouveau monarque : le changement climatique. « Nos deux pays sont aujourd’hui les plus gros producteurs d’énergie éolienne offshore en Europe », a-t-il rappelé, se félicitant également de leur implication commune dans le développement de l’hydrogène, une énergie « susceptible de transformer notre avenir ».

« Le roi Charles a tenu un discours très politique devant le Bundestag. Je ne suis pas sûr que sa mère, la reine Elizabeth, se serait exprimée de la même façon », a immédiatement salué le député social-démocrate, Jens Zimmermann, président du groupe d’amitié Allemagne-Royaume-Uni du Bundestag, estimant que sa venue était une « marque très forte » de la proximité qui demeure entre les deux pays, malgré la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne.

Il vous reste 46.17% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Lien des sources