au moins 37 morts dans une bousculade lors d’un recrutement de l’armée à Brazzaville
Au moins 37 jeunes sont morts dans la nuit de lundi à mardi dans une bousculade lors d’une opération de recrutement de l’armée dans la capitale congolaise, Brazzaville, ont annoncé mardi 21 novembre les autorités congolaises. Le « bilan provisoire établi par les services d’urgence » fait aussi état de « nombreux blessés », selon un communiqué de la cellule de crise mise en place par le premier ministre, Anatole Collinet Makosso, qui évoque un « drame ». Une enquête judiciaire a été ouverte.
Des agents chargés de sécuriser le site ont affirmé que les jeunes candidats au recrutement étaient plusieurs milliers. Certains ont forcé le portail, d’autres ont sauté par-dessus un mur. De nombreuses images, partagées sur les réseaux sociaux et dont certaines ont été authentifiées par l’Agence France-Presse, montrent des dizaines de corps sans vie déposés à la morgue municipale, ainsi que des blessés admis au centre hospitalier universitaire (CHU) de Brazzaville et à l’hôpital militaire.
Dans au moins deux vidéos tournées à l’intérieur de la morgue, les dépouilles de jeunes hommes gisent à même le sol, certains sont torse nus, d’autres en short et tee-shirt.
« On ne pouvait pas tous entrer à la fois »
L’armée congolaise a annoncé la semaine dernière le recrutement dans ses rangs de 1 500 jeunes de 18 à 25 ans. Lundi, tard dans la nuit, des candidats ont forcé le portail du stade Michel-d’Ornano, où se déroule le recrutement, dans le centre-ville de Brazzaville. Une bousculade s’est ensuivie, au cours de laquelle de nombreuses personnes sont tombées et ont été piétinées, ont raconté des habitants.
« Il y avait trop de monde, on ne pouvait pas tous entrer à la fois », raconte un survivant de 24 ans sous couvert d’anonymat. « Des personnes sont tombées et d’autres leur ont marché dessus », poursuit-il. Certains blessés sont dans un état grave, selon les témoignages de proches.
Dans une vidéo partagée sur Facebook, André Oko Ngakala, procureur de la République, qui s’est rendu sur le lieu du drame, affirme avoir ouvert une enquête « en procédure de flagrance » pour établir les responsabilités. Accompagné de responsables militaires chargés de la sécurité du site, le procureur a déclaré ensuite se rendre dans les trois structures hospitalières où les blessés sont pris en charge.
« Les opérations de recrutement sont suspendues à Brazzaville jusqu’à nouvel ordre », selon une annonce du commandement de l’armée congolaise diffusée à la télévision d’Etat.