Au Royaume-Uni, un homme reconnu coupable par négligence de la mort de sa fille obèse


Au terme d’un procès douloureux, la justice a déclaré le père responsable de l’état pitoyable dans lequel la jeune Kaylea a été retrouvée.

L’homme a été reconnu coupable mardi 7 février, à l’issue d’un procès éprouvant devant la justice britannique, d‘homicide involontaire par négligence grave sur sa fille adolescente, obèse et retrouvée sans vie dans des conditions «sordides».

Kaylea Titford, 16 ans, avait été retrouvée dans des conditions décrites au tribunal comme «indignes de tout animal», dans des vêtements et des draps souillés, après sa mort dans la maison familiale à Newton au pays de Galles en octobre 2020. L’adolescente pesait alors 146 kilos. Sa mère, Sarah Lloyd-Jones, 39 ans, avait plaidé coupable d’homicide par négligence grave l’année dernière mais son père, Alun Titford, avait nié les accusations. Le jury l’a déclaré ce mardi coupable après plus de sept heures de délibérations. La peine doit être prononcée le 1er mars.

La coupable prétexte la paresse

Lors du procès, Alun Titford avait expliqué ne pas s’être occupé de sa fille car il était «paresseux». Kaylea, qui se déplaçait en fauteuil roulant, est morte à la suite d’une inflammation et d’une infection dues à un ulcère résultant de son obésité et de son immobilité.

La jeune femme vivait immobile dans des draps souillés, couchée sur des tapis pour chiens. Sa chambre était sale et encombrée, avec des bouteilles d’urine. Les services d’urgence appelés sur place le 10 octobre 2020 ont décrit une odeur de «pourriture» dans la chambre. Des asticots ont été retrouvés sur place et les experts pensent qu’ils se sont nourris du corps, a-t-il été dit lors du procès.

Immobilité forcée

L’adolescente, qui était scolarisée avant la pandémie dans un lycée de Newton, était décrite par le personnel comme «drôle et bavarde» mais n’a jamais remis les pieds à l’école après la levée des restrictions. Selon l’accusation, la jeune femme, qui n’était plus suivie sur les plans diététique et physique depuis 2017, n’est pas sortie de son lit pendant la pandémie et son fauteuil roulant est devenu trop petit.

Le père de la victime avait affirmé que c’est Sarah Lloyd-Jones qui avait la responsabilité de s’occuper de leur fille et que lui s’était déchargé de son rôle à la puberté de l’adolescente.

Après le verdict et en raison du caractère «anormalement pénible» de ce procès, le juge Justice Griffiths a dit aux jurés qu’ils pourraient avoir accès à des services de soutien émotionnel et les a exemptés d’être jurés pour les dix prochaines années.



Lien des sources