Au sommet des Brics, l’Afrique du Sud esquive le sujet Poutine


L’Afrique du Sud a éludé ce vendredi 2 juin les questions sur une prochaine visite chez elle du président russe Vladimir Poutine, lors d’une réunion du groupe des Brics marquée par le contexte de la guerre en Ukraine.

Des diplomates des cinq pays qui composent les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) étaient réunis au Cap pour une deuxième journée de discussions en amont d’un sommet prévu en août.

Liens étroits

«En tant que pays réunis dans cette salle aujourd’hui, nous représentons tous ensemble une majorité significative du territoire, de la population et de l’économie du monde», a déclaré la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Naledi Pandor, alors que les Brics veulent se positionner comme une alternative à l’ordre mondial dirigé par l’Occident. Elle a ainsi esquivé une salve de questions sur l’invitation officielle émise par Pretoria proposant au président Vladimir Poutine de venir en Afrique du Sud lors du sommet d’août.

L’invitation a été formulée avant qu’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) visant Vladimir Poutine ne soit ordonné. Membre de la CPI, l’Afrique du Sud est théoriquement censée arrêter le président russe s’il entrait sur son sol. Or, les deux pays entretiennent des liens étroits. Pretoria refuse de condamner Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, affirmant tenir une position neutre et vouloir privilégier le dialogue, ce qui inquiète notamment les Occidentaux. «Nous ne pouvons pas permettre qu’un conflit dans une partie du monde remplace l’ambition d’éradiquer la pauvreté dans le monde, le plus grand défi mondial», a déclaré Naledi Pandor.

L’invasion russe de l’Ukraine a fait grimper en flèche les prix des denrées alimentaires et de l’énergie dans une grande partie du monde, exacerbant l’insécurité alimentaire dans les pays pauvres. Naledi Pandor s’en est prise aux nations occidentales, affirmant que le monde avait «failli dans sa coopération» car «l’attention et les ressources» des pays riches ont été «détournées» par le conflit. «Le sort des pauvres est oublié et les grandes puissances sont engagées dans un conflit mondial», a-t-elle déclaré, ajoutant : «Nous devons inverser la tendance.» En avril, le président sud-africain Cyril Ramaphosa avait estimé que le mandat d’arrêt de la CPI contre Vladimir Poutine mettait à l’Afrique du Sud «des bâtons dans les roues». Le gouvernement sud-africain a accordé cette semaine l’immunité diplomatique aux responsables participant au sommet des Brics, assurant qu’il s’agit d’une mesure standard pour l’organisation de conférences internationales.



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