Au Teknival dans l’Indre, des associations pour sensibiliser sur la prise de drogue et des festivaliers “informés et responsables”



Des dizaines de milliers de personnes sont rassemblées depuis jeudi à Villegongis, dans l’Indre, pour un Teknival illégal mais toléré par les autorités. Le risque principal sur ce type d’évènement est notamment lié à la consommation de drogue.

Toute la journée, et toute la nuit. Depuis jeudi 18 mai, des dizaines de murs de son sont installés sur les 73 hectares d’un terrain agricole à Villegongis – un petit village de l’Indre, à côté de Châteauroux – et font danser les 30 000 amateurs de musique techno venus à ce Teknival, comme ce couple venu d’Ardèche. “En vrai, la free-party, c’est la liberté”, lâche la jeune femme. “Il y a beaucoup de gens qui sont enfermés dans leur train-train et la teuf, c’est un moyen de se libérer, de s’évader un peu de leur quotidien, explique son compagnon. Beaucoup prennent des produits pour tenir aussi, parce que sinon tu as le crâne qui se casse.”

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Pour l’instant, il y a eu lors de ce teknival illégal, mais toléré par les autorités, cinq blessés graves. Les pompiers, la sécurité civile et les associations sur place doivent tout particulièrement gérer la consommation de stupéfiants. “La drogue, c’est un fait, c’est omniprésent, reconnaît la jeune femme. Il y a des gens qui en meurent ou qui finissent à l’hôpital à cause de ça. Et c’est triste et dégradant pour l’image parce qu’on ne veut pas véhiculer ça. Mais il y a des gens qui sont juste extrêmement mal dans leur vie et c’est leur manière à eux aussi de l’exprimer.”

Un accueil “sans jugement”

Le but est donc de sensibiliser et d’informer ces milliers de personnes sur les risques encourus. C’est la mission de plusieurs associations présentes sur place. “Nous accueillons sans jugement et avec bienveillance toutes les personnes qui viennent, explique Fabrice de l’association Techno+, et on leur dit de façon très pragmatique et objective : ‘Si tu fais ça comme pratique, c’est ça les risques. On comprend les effets que tu recherches, mais il y a un risque. Si tu veux garder cette pratique, fais gaffe à ça. Par exemple, ne mélange pas avec tel autre produit parce que sinon tu vas avoir vraiment un risque très fort de te retrouver dans le coma’.”

“C’est un événement où, globalement, les gens sont plutôt informés et responsables. Et ça, c’est quelque chose qui est inhérent à la culture du Teknival.”

Fabrice, association Techno+

à franceinfo

D’ailleurs, pour l’instant, le poste médical avancé a été très peu sollicité avec un peu plus de 70 entrées seulement, selon les derniers chiffres communiqués par le préfet de l’Indre, Stéphane Bredin : “C’est quand même des flux extrêmement raisonnables pour les personnels de santé qu’on mobilise, mais on s’est donné les moyens de faire face cette nuit [samedi] et dans la journée de dimanche, où l’accumulation de la fatigue et des comportements à risque depuis plusieurs jours vont peut-être générer un afflux. En tout cas, on sera présents.”

De leur côté les gendarmes ont procédé à 4 500 contrôles pour 250 infractions constatées, essentiellement pour conduite sous l’emprise d’un état alcoolique ou de stupéfiants.

Au Teknival dans l’Indre, la gestion de la prise de stupéfiants : reportage de Valentin Dunate


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