Aurélie Richard vice-championne du monde de la descente



Aurélie Richard n’a que 17 ans, mais déjà deux médailles mondiales. Au lendemain d’un super-combiné en bronze, la skieuse de Briançon a décroché de l’argent sur la descente d’Espot (Espagne). « Je suis super contente de cette deuxième place, même si j’ai un petit peu de regret dans le ski que j’ai produit dans le mur, commente-t-elle. En même temps, je ne m’attendais pas à tels résultats. »

Dans l’idée, elle envisageait se glisser sur un premier podium. De là à en goûter deux… « Ce genre de médailles, j’en rêve, s’exclame la jeune fille née avec une agénésie de l’avant-bras gauche, qui a débuté le ski à 2 ans et demi, mais dont la progression a été ralentie par une opération du genou droit en août 2021. Mais le rêve est devenu un objectif cette année, quand j’ai intégré le groupe Coupe du monde. »

« Que ce soit Marie ou Arthur, quand tu peux, tu les observes et tu essaies de reproduire ce qu’ils font »

Jusque-là, Aurélie Richard sillonnait le circuit européen. Là, elle s’est retrouvée au contact des meilleurs. À l’intersaison, elle a effectué sa préparation physique au CREPS d’Aix-en-Provence avec Arthur Bauchet, licencié dans le même club qu’elle, et qui a dû se contenter de la 4e place de la descente ce mercredi. Sur les stages, elle partageait la chambre de Marie Bochet, l’octuple championne paralympique. « C’est mon modèle, admire Aurélie Richard. Quand on la voit gagner, on a envie de faire pareil. J’ai la chance qu’elle me donne des petits conseils. Que ce soit elle ou Arthur, quand tu peux, tu les observes et tu essaies de reproduire ce qu’ils font. »

Le seul espoir féminin français

En début de saison, Marie Bochet a renoncé à s’aligner en compétition, obligée d’être opérée d’une hernie discale. Une absence que la cadette compense un peu, même si elle se défend de prendre le relais, elle ne s’estime pas au niveau pour assumer une telle responsabilité. « Le forfait de Marie, ça a été assez brutal, souffle Aurélie Richard. Je ne suis pas prête pour ce rôle, j’ai l’impression d’être encore loin du niveau de Marie qui est l’emblème du para-ski. »

Certes. Mais la lycéenne a commencé par décrocher ses premières victoires en Coupe du monde, à Veysonnaz, juste avant de rallier la Catalogne. « Ça a amené beaucoup de confiance. Ça m’a libérée, il y a eu comme un déclic sur les skis », devine-t-elle. En Suisse, elle avait ainsi remporté deux des trois géants au programme. Justement l’épreuve au programme de jeudi. « Mais il y a des filles plus fortes aux Mondiaux. Je ne pense pas à l’or mais je vais essayer d’aller chercher une médaille quand même. »

Deleplace et Piccard aussi en argent

Seule fille du groupe France, Aurélie Richard n’est pas la seule à s’être distinguée dans la descente. Dans la catégorie debout, Arthur Bauchet termine 4e, Oscar Burnham 8e et Jordan Broisin 11e. Mais Hyacinthe Deleplace et son guide Roy Piccard s’offrent également une médaille d’argent chez les déficients visuels.

« Même si on espérait faire le titre, on est content du résultat, promet Hyacinthe Deleplace, frustré par ses 4es places des Super-G et super-combiné. Finir 2e à 4 dixièmes de (l’Autrichien Johannes) Aigner qui est régulier sur toutes les disciplines, c’est de bon augure. On a trouvé des bonnes choses, on engrange de l’expérience sur la communication. » Ce que confirme son nouveau guide : « Hyacinthe a fait le boulot, estime Roy Piccard. Après un bon premier run, on a su mettre les choses en place pour le second, il ne manquait pas grand-chose. On est chaud ! »

De l’autre côté de l’Europe, sur les pistes d’Ostersund en Suède, les Nordiques restent dans la frustration. Au lendemain du KO sprint où Benjamin Daviet et Anthony Chalençon ont terminé 4es, ce dernier échouant au pied du podium alors qu’il était bien placé dans la finale, les deux Français héritent encore d’accessits. Sur le 10 km (biathlon), Benjamin Daviet cale à la 5e place alors qu’Anthony Chalençon et son guide Florian Michelon glissent à la 9e place.



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