Avec « La si jolie vie d’Adil Rami », Pascale Clark fait sa « Pascale Pro » sur Pseudo Radio


Pascale Clark et Adil Rami, en mai 2023.

PSEUDO RADIO – À LA DEMANDE – PODCAST

« lls sont adulés, scrutés, notés, insultés, sollicités, traqués. Rois du pétrole de l’époque, en short sur tapis vert, en élégance un peu surjouée dans les soirées, des centaines de millions de gamins à travers le monde ont rêvé pareille destinée : devenir multimillionnaires en marquant des buts. » C’est Pascale Clark qui parle et, pour Pseudo Radio, elle raconte ce qu’est la vie des joueurs de foot professionnel. Et c’est plus qu’incroyable. A la fois parce que la journaliste sait si bien mener les interviews et trouver le ton juste et parce qu’elle a cette voix assez irrésistible, disons-le. Quand elle dit : « Je m’appelle Pascale Clark et vous écoutez “Pascale Pro” », c’est, littéralement, irrésistible. Même si, fair-play, elle avoue d’emblée que ce n’est pas elle qui a trouvé le titre.

Pas elle, mais alors qui ? Ramdane Touhami, entrepreneur touche-à-tout qui vient de monter Pseudo Radio, un studio indépendant de podcasts dont la colonne vertébrale est, comme le clame le communiqué, « l’exigence, l’exubérance et la pertinence ». Avec des « intervieweurs stars », comme François Simon (ancien chroniqueur gastronomique pour Le Monde), qui proposera « Restôrateur ».

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Mais revenons à Pascale Clark. Celle qui avoue sans peine ne plus vouloir faire d’interview politique ni d’artistes en promo a donc choisi le foot – monde pourtant très difficile à pénétrer. Mais dans l’histoire, dit-elle, il y a un intermédiaire, Farid Kounda (auteur, notamment, du documentaire Au cœur des Bleus, en 2016), qui lui a ouvert son carnet d’adresses. Ce qui l’intéresse ? Raconter leur quotidien : « Il y a un décalage énorme entre leur notoriété et ce qu’ils vivent, qui rime souvent avec solitude et ennui. »

Pas de langue de bois

Alors, son Nagra numérique en bandoulière et des questions plein sa besace, Pascale Clark est partie interroger ceux que l’on voit beaucoup mais que l’on entend rarement au long, et autrement qu’à la sortie d’un match. Pas de question piège, mais pas de langue de bois. Il faut dire, en ce sens, que le premier épisode, autour d’Adil Rami, est assez exemplaire. C’est chez lui que l’interview commence, dans ce grand appartement de la vieille ville de Troyes. C’est le début de l’après-midi et les derniers moments de la carrière professionnelle de ce joueur de 37 ans. Et de se souvenir des parties, enfant, où tous les coups étaient permis, « même une patate, parfois ». Ses surnoms ? « Sans cerveau » ; et « Bouge-bouge », pour sa mère. Une mère qui élève seule ses quatre enfants, à qui il doit tout.

Adil Rami sera d’abord mécanicien, puis éboueur, avant de devenir défenseur. Le lendemain, Pascale Clark le retrouve à l’heure de la pesée, puisque c’est ainsi que débute chaque journée, par ce corps scruté à la loupe. Fort de ses 91,7 kilos pour 1,90 m, Adil Rami parle d’argent sans tabou, dit qu’il a mis sa famille à l’abri en achetant des maisons, qu’il est propriétaire de « pas mal d’appartements et d’Ehpad ». Parle des femmes, dont il se « méfie ». Ne regrette pas son histoire d’amour avec Pamela Anderson et nie avoir été violent envers elle.

On se dit alors que c’est rare d’entendre ainsi les joueurs de foot. Que Dame Clark a encore réussi un tour de passe-passe radiophonique à nul autre pareil. Elle voudrait interviewer des coachs, des arbitres « et des joueuses, évidemment ». « Je pense que chaque histoire sera différente. J’espère qu’il n’y aura pas de façon de faire, seulement les fondamentaux : aller les voir sur place et qu’ils nous offrent un peu d’eux. »

« Pascale Pro », 1er épisode « La si jolie vie d’Adil Rami », un podcast de Pascale Clark, réalisé par Elsa Daynac (Fr., 2023, 38 min). Sur Pseudo Radio et toutes les plates-formes habituelles.



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