Banksy démasqué ? La BBC pense avoir (enfin) découvert son identité
La BBC a exhumé cet été une rare interview de Banksy diffusée pour la première fois en 2003.Son auteur a retrouvé l’intégralité de l’enregistrement dans lequel la star du graffiti lui confirme son nom.Depuis plus de 20 ans, une foule de rumeurs circulent sur l’identité du graffeur le plus célèbre de la planète.
C’est peut-être la fin du plus grand mystère du monde de l’art contemporain. Dans un article publié ce mardi 21 novembre sur son site, la BBC affirme avoir exhumé une interview datant de 2003 dans laquelle Banksy confirme son identité. Tout a commencé cet été lorsque le journaliste spécialisé Nigel Wrench a écouté un podcast de la station publique dans lequel on pouvait entendre un extrait d’un très rare entretien que Banksy lui a accordé pour Radio 4 en 2003.
Curieux, il décide de réécouter le minidisc sur lequel se trouve l’enregistrement. Nous sommes alors au tout début de la carrière de la future star du graffiti et les deux hommes se rencontrent dans le cadre d’une exposition collective intitulée “Turf War” qui se déroule dans un hangar dans l’Est de Londres. Et là, surprise : dans un passage coupé au montage à l’époque, le journaliste demande à l’artiste s’il s’appelle bien… Robert Banks. Ce à quoi l’intéressé répond : “C’est Robbie”.
Des oeuvres poétiques et politiques
Originaire de Bristol et actif depuis la fin des années 1990, Banksy s’est fait connaître en réalisant des œuvres poétiques et politiques sur les murs du monde entier de manière expéditive, sans autorisation. Parmi les plus célèbres, un couple de policiers homosexuels en en train de s’embrasser à Brighton, une petite fille tenant un ballon sur le pont de Waterloo, considérée comme la fresque préférée des Britanniques d’après un sondage réalisé en 2017 par Samsung.
À l’étranger, Bansky a tagué un manifestant lançant un bouquet de fleurs au lieu d’une pierre sur le mur de séparation israélien. En France, il est l’auteur d’un pochoir rendant hommage aux victimes de l’attentat du Bataclan, le 13 novembre 2015. Réalisé sur une porte de la salle de spectacle, il a été dérobé puis retrouvé depuis. En novembre, il a immortalisé Vladimir Poutine victime d’une prise de judo sur un mur de Kiev. On lui doit aussi un canular mythique lorsque l’un de ses dessins s’est auto-détruit après avoir été adjugé pour 1,18 million d’euros chez Sotheby’s à Londres.
Au fil des années, plusieurs théories ont circulé au sujet de son identité. Certains pensent qu’il s’agit de Robin Gunninghman, un artiste de Bristol qui a déménagé à Londres en 2000, lorsque les premières œuvres de Bansky ont apparu sur les murs de la capitale. D’autres qu’il s’agirait de Robert Del Naja, alias 3D, le leader de Massive Attack, des fans remarquant que Bansky taguait dans les villes où le groupe était en tournée. Ou encore Jamie Hewlett, le dessinateur du groupe virtuel Gorillaz, en raison de la proximité de leurs univers visuels. Tous ont démenti.
Dans l’interview accordée à la BBC en 2003, Banksy évoque sa démarche, que ses détracteurs comparent à du vandalisme. “Je ne suis pas là pour m’excuser“, explique-t-il à Nigel Wrench. “C’est juste une manière plus rapide de faire passer un message“, se justifie l’artiste. “C’est comme ma mère qui cuisinait le rôti du dimanche et qui se plaignait que ça mettait des heures à cuire, et quelques minutes. Aujourd’hui, elle mange des plats au micro-ondes et elle a l’air bien plus heureuse. J’applique la même démarche à l’art.” Précisons enfin que l’entourage de l’artiste n’a pas commenté l’information de la BBC pour le moment.