Béatification de cinq prêtres fusillés pendant la Commune de Paris, dont Henri Planchat


Cinq prêtres fusillés pendant la Commune de Paris, dont Henri Planchat, ont été béatifiés, samedi 22 avril, quelque cent cinquante ans après leur « martyre » lors d’une cérémonie à l’église Saint-Sulpice à Paris présidée par un représentant du pape François.

L’église Saint-Sulpice, qui peut accueillir jusqu’à 2 500 personnes, était pleine pour cette cérémonie, à laquelle ont participé l’archevêque de Paris, Laurent Ulrich, des évêques et des membres de congrégations, a constaté l’Agence France-Presse (AFP).

Une lettre du pape François, qui a accédé en mars à une demande vieille de cent vingt-sept ans de béatifier les cinq religieux, a été lue pendant la messe. Dans sa missive, le chef de l’Eglise catholique a demandé que ces hommes « puissent désormais être appelés bienheureux [titre conféré aux personnes béatifiées] et être célébrés chaque année le 26 mai ».

De 6 500 à 20 000 morts

Les prêtres Henri Planchat, de la congrégation de Saint-Vincent-de-Paul, Ladislas Radigue, Polycarpe Tuffier, Marcellin Rouchouze et Frézal Tardieu, de la congrégation Picpus, ont été fusillés le 26 mai 1871. Leurs portraits figuraient sur une grande bannière suspendue derrière l’autel. Ces exécutions ont eu lieu pendant la « semaine sanglante » – qui a vu plusieurs massacres dans la capitale en mai 1871 – dernier chapitre de l’insurrection des Parisiens après la défaite française face à la Prusse.

L’historien et spécialiste de la Commune Eric Fournier voit dans cette béatification « un retour d’une mémoire cléricale, conservatrice, de la Commune ».

Conscient de la polémique, le cardinal Marcello Semeraro, représentant du pape François, a évoqué « une histoire complexe » et appelé à prier pour tous les morts de la Commune.

La brève aventure révolutionnaire de la Commune s’est achevée dans un bain de sang, avec des milliers de morts – de 6 500 à 20 000, selon les historiens –, et reste une référence majeure pour la gauche radicale française.

Les cinq prêtres béatifiés samedi avaient été retenus prisonniers durant plusieurs semaines par les communards. Une trentaine de gendarmes et quatre « mouchards » supposés avaient également été exécutés le 26 mai 1871.

En novembre 2021, le Vatican a reconnu le « martyre » de ces ecclésiastiques (car ils sont « morts en haine de la foi »), ouvrant la voie à leur béatification.

Le Monde avec AFP



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