“Bouger 30 minutes” : comment le gouvernement entend faire de l’activité physique une “grande cause nationale”
Ce mardi, la ministre des Sports et des Jeux Olympiques a dévoilé les grands axes de l’opération “Bouger 30 minutes”.Ce thème était réclamé par des associations et des parlementaires afin que les JO laissent une sorte d’héritage immatériel.Sur les 10 millions d’euros de budget prévu pour ce plan, la moitié sera au service de la communication.
“Démultiplier les occasions de faire du sport tous ensemble”. C’est l’idée de l’opération, lancée en juillet 2022 par Emmanuel Macron, de faire de la France “une nation sportive” et présentée ce mardi par la ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra, depuis le Salon des maires à Paris.
“C’est comme les cinq fruits et légumes par jour, les 30 minutes, c’est pareil, on veut que chaque Français se dise à la fin de la journée ‘Est-ce que je suis à peu près au rendez-vous’,” a expliqué la ministre qui avait enfilé pour l’occasion un sweat avec le slogan “bouger 30 minutes” tout en rappelant que selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 9% des décès en France sont liés à l’inactivité physique.
De grands champions chargés de la promotion
Ce thème était réclamé par des associations, des parlementaires, afin que les JO laissent une sorte d’héritage immatériel, vu aussi comme un moyen de lutter contre le fléau de la sédentarité. Même s’il est toujours délicat d’évaluer l’impact à long terme d’un grand évènement sportif sur la pratique sportive dans la population. L’ambitieux objectif du gouvernement passera par la promotion en 2024 de l’activité physique comme “grande cause nationale”.
Dès janvier prochain, de grands champions, comme Tony Parker, Amélie Mauresmo ou Thierry Henry, feront la promotion de cette “grande cause nationale” et inciteront les Français à “bouger”. Des influenceurs seront aussi de la partie pour toucher les plus jeunes. Sur les 10 millions d’euros de budget prévu pour ce plan, la moitié sera d’ailleurs au service de la communication.
Après l’arrêt brutal de la pratique sportive en 2020 et 2021 dû au Covid, la reprise s’est faite en 2022, selon l’Observatoire de la jeunesse, du sport, de la vie associative et de l’éducation populaire (Injep), tirée par la randonnée et la marche.
“Une vraie marge de progression”
Des projets seront labellisés, des challenges organisés, notamment par des entreprises partenaires de cette opération. Tour de France de collégiens à vélo, “bus des plages”, loto du patrimoine sportif… une série d’évènements s’étaleront tout au long de l’année 2024.
En 2017, après l’obtention des JO par la France, l’objectif de trois millions de pratiquants sportifs supplémentaires avait été affiché. En la matière, le patron du comité d’organisation des Jeux de Paris, Tony Estanguet, souligne régulièrement qu’il y a “une vraie marge de progression” en France.
Lire aussi
La lutte contre la sédentarité et l’obésité, une habitude à cultiver dès le plus jeune âge
À l’école, le concept de 30 minutes d’activité physique par jour a été initié en 2020 par le comité d’organisation des JO de Paris dans le primaire, et a parfois été accueilli fraîchement par les syndicats enseignants. Les derniers chiffres de l’Éducation nationale sur le nombre d’écoles qui l’ont mis en place ne sont pas encore connus. La ministre des Sports avait fait état de 15% des écoles qui ne l’avaient pas mis en place. Le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, a récemment confirmé aux sénateurs ce nombre de “quelque 15%” et dit “lancer une enquête” pour “disposer de chiffres actualisés”.
Selon les recommandations de l’OMS, marcher, faire un peu de vélo ou même jardiner une demi-heure par jour contribue à améliorer la santé physique (en réduisant par exemple les cas de diabète de type 2) mais aussi mentale comme la dépression légère ou l’anxiété, à tout âge.