Cécile Imart, une agricultrice «fière d’apporter des solutions»


Sixième génération à la tête de la ferme familiale, la professionnelle adapte son exploitation agricole au changement climatique.

Reprendre la ferme familiale du Lauragais (Occitanie) en 2011, lorsque son père est parti en retraite, fut une évidence pour Cécile Imart. Pourtant «très heureuse» chez PwC, cette diplômée de Sciences Po et de l’Essec en a donc démissionné à 28 ans. Auparavant une première expérience l’avait menée au Chili, où elle était responsable finance d’une filiale du groupe Bolloré.

Munie de son brevet professionnel de responsable d’entreprise agricole (BPREA), passé par correspondance, elle représente la sixième génération d’agriculteurs à la tête de l’exploitation de 240 hectares. La jeune femme poursuit l’activité en agriculture conventionnelle, cultive des céréales (blé dur, Sorgho), des oléoprotéagineux et a multiplié les semences (luzerne, maïs…).

Elle utilise des engrais classiques, comme du compost homologué bio. «J’essaye d’avoir les meilleures actions pour préserver les cultures», assure-t-elle. Pour s’adapter au changement climatique, elle a procédé à «deux modifications essentielles». Elle a allongé la rotation des cultures et augmenté le nombre de ces dernières. «Ça permet d’être moins dépendant des intrants, et d’avoir plus de résilience face à des épisodes météorologiques un peu violents», précise-t-elle.

Retenue collinaire

Ces mesures étant insuffisantes l’été, elle a développé des cultures irriguées. L’hiver Cécile Imart stocke l’eau dans une retenue collinaire, et la relâche au moment des fortes chaleurs, maintenant ainsi l’étiage et donc la biodiversité. «Cette sécurité de l’eau me permet de préserver des cultures locales. Mon blé, vendu à Panzani, sert ainsi à la fabrication de pâtes.»

Cécile Imart ne se contente pas d’être productrice d’alimentation, et va aussi devenir productrice d’énergie. Dans les prochains jours, les panneaux photovoltaïques recouvrant une grange rénovée seront mis en service. «Mon but est d’être utile, donc ce n’est pas pour de l’autoconsommation, mais pour injecter dans le réseau. Mon métier répond aux défis environnementaux, et je suis fière d’apporter des solutions», assure Cécile Imart.



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