Ces “voitures volantes” qui cherchent juste leur modèle économique pour décoller



Depuis quelques années, de drôles d’engins sont en test un peu partout en Europe, mais aussi aux États-Unis ou à Singapour. La voiture volante n’est plus une utopie mais bientôt une réalité.

Se déplacer dans une grande ville embouteillée par les airs, au prix d’un taxi. C’est la promesse des “voitures volantes”. Si dans les années 50, les films de science-fiction ne nous voyaient plus nous déplacer autrement que dans ces drôles d’engins, en 2022, les voitures volantes ne relèvent plus de l’utopie. Les expérimentations se multiplient, pour trouver le meilleur business-model.

Une voiture avec des ailes

Depuis quelques années, plusieurs entreprises dans le monde travaillent en effet sur ces “voitures volantes”, un concept qui recoupe des engins très différents aussi bien techniquement que stylistiquement. Plusieurs véhicules s’apparentent en effet à de très grands drones pouvant transporter des humains, d’autres rappellent une voiture disposant d’ailes. C’est le cas de l’Aircar. Cette voiture ressemble aux voitures volantes que l’on a pu voir dans le film Le Cinquième élément.

Elle a été créée par l’entreprise slovaque Klein Vision et a déjà effectué plus de 70 heures en vol d’essai ainsi que 200 décollages et atterrissages. En janvier 2022, l’Aircar a même obtenu un certificat de navigabilité décerné par l’Autorité des transports à Bratislava. L’engin se veut vraiment hybride, capable de rouler sur route puis de décoller si nécessaire, comme un petit avion. Une piste de 300 mètres de long lui suffit, une fois ses ailes développées de chaque côté et une dérive déployée à l’arrière.

Cette transformation est automatique et commandée par un unique bouton. Selon ses constructeurs, il ne faut que 3 minutes à la voiture pour déployer ses ailes et donc pouvoir voler. L’Aircar peut ensuite voler à 170km/h à une altitude de 2500 mètres, grâce à un moteur BMW de 1,6 litre.

Klein Vision attend de recevoir la certification de type aéronef pour pouvoir lancer l’exploitation commerciale de son Aircar. Son prix à l’achat pourrait atteindre entre 600 et 700.000 euros.

Paris, première ville à accueillir des taxis volants?

L’objectif principal des entreprises qui développent ces petits transports volants n’est aujourd’hui pas de les mettre en vente auprès des particuliers mais plutôt de les mettre au service de la mobilité collective des villes. Comme de véritables taxis volants, parfois autonomes et si possibles électriques.

Loin de l’AirCar, les eVTOL – electric vertical take-off and landing, que l’on peut traduire en français par aéronef à décollage et atterrissage verticaux électriques – sont destinés à ce genre d’usage. Ces concepts se rapprochent le plus de gros drones ou de petit hélicoptères avec de nombreuses hélices.

Parmi les entreprises qui développent ces nouveaux types de taxis volants se trouvent l’entreprise chinoise EHang ou encore l’entreprise allemande Lilium. Le Royaume-Uni veut aussi lancer son propre service de taxis volants.

Cependant, l’expérience peut-être la plus aboutie se dessine en France, à Paris. L’entreprise allemande Volocopter, en partenariat avec le Groupe ADP (ex Aéroports de Paris) et la RATP, veulent lancer leur propre flotte de navettes volantes pour les Jeux Olympiques de Paris, en 2024.

Tarif des courses

Avec ces taxis volants, Paris deviendra l’une des premières métropoles au monde à utiliser ce nouveau moyen de transport. Baptisés “Volocity”, ces taxis volants permettront donc d’effectuer des vols à une altitude comprise entre 200 et 350 mètres de haut à une vitesse moyenne de 80km/h. Les eVTOL devraient survoler la capitale française pour transporter des spectateurs d’un point A à un point B, décollant d’infrastructures spécifiques: les “Vertiports”. ADP assurera ainsi la construction de ce nouveau type d’infrastructures, une future opportunité de développement pour la société.

Avant de pouvoir voler au-dessus de l’Île-de-France pour les JO de Paris, les Volocity devraient obtenir, début 2024, une certification de l’AESA (Agence européenne de la sécurité aérienne).

“Le tarif des courses n’a pas encore été fixé pour 2024”, nous précise ADP.

À terme, en 2030, ADP voudrait pouvoir facturer ses courses pour un prix équivalent à celui des VTC.



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