“C’était des armes de guerre face à des manifestants”, dénoncent avec émotion les manifestants de Sainte-Soline



Un homme de 30 ans est toujours entre la vie et la mort après les violents affrontements qui ont opposé police et manifestants samedi. Dimanche soir, une partie des opposants aux réserves d’eau artificielles se sont réunis dans un village des Deux-Sèvres pour discuter des suites du mouvement.

Derrière la mairie, dans la salle des fêtes de Melle (Deux-Sèvres), à une quinzaine de kilomètres de Sainte-Soline, des centaines de personnes participent à une réunion publique dimanche 26 mars. “S’attaquer frontalement à des forces de l’ordre qui protègent un endroit, est-ce que c’est la bonne tactique au vu du nombre de blessés ?”, s’interroge un participant au micro.

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Des mains se lèvent et s’agitent pour applaudir silencieusement. Un homme de 30 ans est toujours entre la vie et la mort après les violents affrontements de samedi entre la police et des manifestants qui participaient à un rassemblement contre un projet de réserve d’eau artificielle. Deux gendarmes ont également été grièvement blessés. Au total, 47 militaires et sept manifestants ont été pris en charge par les secours. De leur côté, les organisateurs de la manifestation font état d’un bilan beaucoup plus lourd : 200 manifestants blessés, dont 40 graves. 

“Il va falloir qu’on requestionne les modes d’action”

Dans une salle annexe du cinéma de Melle, Nicolas Girod, porte-parole de la confédération paysanne, est au bord des larmes : “Bien entendu qu’il va falloir qu’on requestionne nos modes de manifestation, nos modes d’action. Moi, je ne veux pas concevoir d’envoyer des gens jeunes ou moins jeunes, peu importe, en face des forces de l’ordre lourdement armées”.

“On va prendre notre part. Mais moi, je questionne aussi la gestion de cette manifestation. C’était fou quoi, c’était des armes de guerre face à des manifestants qui, pour une ultra majorité, étaient là sans violence.”

Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne

à franceinfo

Comme lui des opposants, élus politiques et syndicaux critiquent vivement la stratégie de maintien de l’ordre mise en place samedi. Les gendarmes ont dû faire face à des groupes violents. Alors que faire ? Ne pas s’arrêter, prône Basile du collectif Les Soulèvements de la Terre, et multiplier les modes d’actions : “Nous avons la certitude qu’ils ne pourront pas protéger les seize chantiers à venir. Il n’y en a que deux aujourd’hui, une [bassine] construite à Mauzé-sur-le-Mignon, une à sainte-Soline”.

“Nous avons la certitude qu’ils ne pourront pas, tous les trois mois, tous les quatre mois, déployer un tel dispositif et qu’on sera chaque fois plus nombreuses et nombreux à venir”.

Basile, membre du collectif Les Soulèvements de la Terre

à franceinfo

“Et enfin, nous avons la certitude, poursuit Basile, que l’ensemble des réseaux qui alimentent et qui desservent ces bassines sont tellement amples et grands et étalés sur tout le territoire qu’ils ne pourront pas tous les défendre 24 heures sur 24.”

Plusieurs enquêtes ouvertes

Samedi pendant les affrontements, une quinzaine de manifestants se sont attaqués par exemple à une vanne du futur réservoir d’eau de Sainte-Soline destinée à l’irrigation de terres agricoles et l’ont scié en partie à l’aide d’une meuleuse.

Aucune arrestation n’a eu lieu ce week-end. Le parquet de Niort a ouvert une enquête sur les circonstances dans lesquelles trois manifestants ont été grièvement blessés dont le trentenaire en urgence vitale. D’autres enquêtes ont été ouvertes notamment pour “organisation de manifestation interdite”, “violences sur militaires” et “destruction de biens”. 





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