Comment les aéroports espèrent éviter le chaos aux frontières cet été


Vue de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, au nord-est de Paris, le 25 mai 2020.

Des embouteillages aux postes-frontières, des files interminables de passagers excédés, c’est tout ce que voudraient éviter, cet été, l’Etat et les gestionnaires d’aéroports. Surtout ne pas connaître, de nouveau, le chaos de la saison estivale 2022. Il y a un an, en France, les autorités et Groupe ADP avaient été surpris par la vigueur de la reprise et entendent cette fois anticiper le rush de touristes à venir.

Le ministère de l’intérieur a annoncé, en février 2023, vouloir embaucher 1 300 personnels supplémentaires, dont 865 pour les aéroports. Des gardes-frontières qui auront pour tâche d’épauler la police aux frontières (PAF), du moins en partie, car ils ne contrôleront pas les passeports, mais aideront les passagers à franchir sans trop d’encombre les sas Parafe. En effet, ces passages automatisés seulement compatibles avec les passeports biométriques sont souvent en panne ou fermés faute de personnel de la PAF en nombre suffisant pour les surveiller.

Les renforts annoncés ne sont pas à négliger, car, pendant la crise due au Covid-19, la PAF a aussi réduit le nombre de policiers dans les aubettes et certaines sont aujourd’hui toujours vides. Mais les difficultés de l’été 2022 n’ont pas résulté d’un pic de fréquentation exceptionnel, les aéroports étant loin d’avoir renoué avec leur activité d’avant la pandémie. Le 21 mars, l’Union des aéroports français (UAF) signalait qu’en 2022 les plates-formes aéroportuaires de l’Hexagone avaient seulement retrouvé leur niveau de… 2013. Avec près de 174 millions de passagers, les aéroports ont, certes, connu une hausse de fréquentation de 91,8 % par rapport à 2021, mais elle était encore de 19 % inférieure à celle de 2019, la dernière année avant la crise.

Coupes dans les effectifs

En pratique, les embouteillages aux frontières sont, pour une bonne part, liés aux coupes claires dans les effectifs intervenues pendant la pandémie. Près de « 1 400 départs, dont 1 150 dans le cadre d’une rupture conventionnelle collective et plus de 160 licenciements secs, ont eu lieu au sein de Groupe ADP », rappelle Daniel Bertone, secrétaire général de la CGT chez ADP. Un plan de départs qui n’a pris fin qu’au 31 décembre 2021.

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Surtout, ajoute le syndicaliste, la myriade de sous-traitants qui œuvrent sur la plate-forme de Roissy ou sur celle d’Orly a, elle aussi, taillé dans ses effectifs. Des sous-traitants qui peinent actuellement à embaucher faute d’offrir des rémunérations et des conditions de travail attractives. « Ils ne sont pas au niveau de 2019 alors qu’en ce moment le trafic est revenu à 90 % de ce qu’il était avant la crise », souligne le patron de la CGT chez ADP.

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