depuis le Brésil, Emmanuel Macron appelle à “bâtir un nouvel accord”


Le président français a toujours été contre l’accord de libre-échange entre l’Europe et l’Amérique du Sud. Et, il ne s’est pas privé de le rappeler depuis le Brésil, où il est en visite.


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Au Brésil, Emmanuel Macron ne cache pas son envie de remettre à plat l'accord du Mercosur. (ISAAC FONTANA / EFE / MAXPPP)

Au dernier jour de sa visite d’État au Brésil, Emmanuel Macron se rend à Brasilia, la capitale, jeudi 28 mars. Au programme : un entretien bilatéral avec son homologue Lula et une conférence de presse conjointe. Jamais autant de contrats n’auront été signés entre les deux pays. Le président français a même affirmé, mercredi, qu’il ne désespérait pas de vendre des avions Rafale.

En revanche, parmi les sujets qui fâchent se trouve le Mercosur, le traité de libre-échange entre l’Union Européenne et plusieurs pays d’Amérique Latine dont le Brésil, sujet de tension entre Emmanuel Macron et Lula sur fond de crise agricole. Mercredi, le chef de l’État français n’a pourtant pas hésité à en remettre une couche.

Le sujet ne devait pas être évoqué. Finalement, Emmanuel Macron assume de mettre les pieds dans le plat : “Finissons-en avec le Mercosur d’il y a 20 ans”. Devant un parterre de chefs d’entreprises, l’équivalent du Medef au Brésil, Emmanuel Macron dénonce un très mauvais accord. “Dans cet accord, il n’y a rien qui prend en compte le sujet de la biodiversité et du climat, souligne le chef de l’État. Quand je demande à des entreprises de ciment en France de décarboner massivement, quand je demande à des agriculteurs – que vous distribuez – de faire la même chose, de se passer de pesticides, je ne peux pas dans la même seconde, dire je veux ouvrir mon marché et permettre à des gens qui ne suivent pas les mêmes règles d’importer massivement sans tarif”, argumente-t-il.

Montrer que les temps ont changé

Cette charge n’est pas nouvelle. Emmanuel Macron a toujours été contre le Mercosur et il ne s’est pas privé de le répéter sur tous les tons aux agriculteurs français ces dernières semaines. Mais appeler à en finir avec le traité depuis le Brésil fait une différence : le poids du symbole. “Je le dis dans un pays où vous faites les efforts et où vous avez un gouvernement qui s’est attaqué au sujet de la déforestation et veut le valoriser. Bâtissons un nouvel accord avec des clauses miroirs et qui sera plus exigeant de part et d’autre”, déclare Emmanuel Macron.

En appelant à un nouvel accord, le chef de l’État français tente de montrer que les temps ont changé. En essayant de ne pas trop froisser Lula, ni de trop braquer certains pays européens comme l’Allemagne, qui sont très favorables au Mercosur.





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