des députées RN cibles de messages d’intimidation


Marine Le Pen ici à l’Assemblée nationale le 6 février 2023.

Un message alarmant, alertant sur l’hospitalisation d’un de leur enfant et leur demandant de venir au plus vite : plusieurs femmes députées du Rassemblement national disent avoir été la cible, lundi 6 février, d’une tentative d’intimidation visant à les faire quitter l’Assemblée nationale au moment où une demande de référendum, portée par le RN, était examinée. Le Monde a pu écouter un de ces messages vocaux, où un homme se présentant comme travaillant dans un hôpital, leur dit qu’elles sont « attendues au plus vite » et donne un numéro de téléphone.

La présidente du RN, Marine Le Pen, a dénoncé « une manœuvre particulièrement dégueulasse » : « Evidemment elles sont sorties catastrophées de l’hémicycle avant de se rendre compte qu’elles avaient été plusieurs à recevoir ces messages (…) Le but était de les éloigner de l’hémicycle au moment opportun ».

« Que des gens osent utiliser ce type de méthode est lamentable », a-t-elle fustigé, au moment où l’Assemblée devait se prononcer sur une demande de référendum portée par le RN, hostile à la réforme des retraites. « Nous allons trouver qui a commis cette infraction car nous allons évidemment déposer plainte et faire analyser les messages », a ensuite dit la présidente du groupe RN devant la presse.

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Condamnation par Renaissance et le PS

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), a demandé à Mme Le Pen de lui passer « une copie des messages reçus pour qu’on puisse regarder ce qu’il en est ».

Fadila Khattabi (Renaissance), présidente de la commission des affaires sociales, a à son tour dénoncé des intimidations. « Une fois n’est pas coutume, je vais être tout à fait d’accord avec Mme Le Pen. En ce moment, nous sommes plusieurs à recevoir des lettres d’intimidation, j’en ai reçu une, avec des menaces sur nos familles, nos enfants », a-t-elle déploré. « C’est absolument scandaleux, on est dans une République libre, démocratique, les parlementaires que nous sommes n’avons pas de pression à avoir quant à un examen de texte. Nous ne devons pas être intimidés », a martelé la députée macroniste.

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Interrogé sur les faux messages reçus par des députées RN pour leur faire quitter l’hémicycle et empêcher le vote de la motion référendaire de leur parti, Olivier Faure a assuré mardi 7 février sur LCI ne pas savoir « de qui ça vient [mais] aucun d’entre nous n’aurait eu l’idée de chercher à éloigner les députés du Rassemblement national par des moyens aussi odieux ».
« Je condamne celles et ceux qui peuvent avoir eu ces gestes-là. On ne joue pas, y compris avec ce type de fakes, qui sont extrêmement angoissants pour ceux qui les reçoivent », a-t-il ajouté, soulignant que « la démocratie ça n’est pas ça non plus ».

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Le Monde avec AFP





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