des migrants ont été délogés pour faire place aux SDF d’Île-de-France, affirment des associations


Un «sas d’accueil temporaire» a été organisé pour héberger les SDF franciliens, dans une opération d’évacuation critiquée par des associations.

De nombreuses familles de migrants ont été délogées d’un hôtel social de Montgermont, près de Rennes, pour laisser place à des sans-abri d’Île-de-France qui seront pris en charge dans un «sas d’accueil temporaire» , a-t-on appris ce vendredi auprès d’associations.

Ces associations spécialisées dans l’hébergement d’urgence ont déploré «la précipitation et l’inhumanité» avec lesquelles ce relogement a dû être mené sous la pression des pouvoirs publics, au détriment de ces migrants. Certains ont été relogés dans d’autres départements bretons alors qu’ils sont parfois malades, ont des enfants scolarisés ou exercent un emploi dans la région rennaise selon elles.

«On est écœurés de la façon dont ça s’est passé»

La police avait été dépêchée pour faire évacuer l’hôtel de Montgermont aux familles encore présentes le mardi 16 mai, date limite fixée par la préfecture, selon les associations. «On a été obligés de faire partir ces gens en quinze jours pour laisser la place à ces autres personnes de Paris. On est écœurés de la façon dont ça s’est passé», a déclaré à l’AFP une bénévole qui a demandé à rester anonyme.

Certains migrants ont par exemple été relogés du jour au lendemain dans le Finistère, où ils n’avaient qu’une seule nuitée réservée. «Après, ils étaient renvoyés à la rue. Donc ces gens sont revenus à Rennes, et nous n’avons pas le droit de les reprendre», affirme cette bénévole. «Une dame âgée, gravement malade, et sa fille majeure dorment actuellement sous une tente à Rennes alors qu’elles étaient encore à l’hôtel la semaine dernière», s’indigne-t-elle.

À l’approche des Jeux olympiques, le gouvernement veut inciter des milliers de sans-abri, principalement des migrants, à quitter sur la base du volontariat la région parisienne pour diverses régions, arguant de la baisse du nombre d’hôtels prêts à les héberger. Sollicitée par l’AFP, la préfecture d’Ille-et-Vilaine n’avait pas réagi vendredi en fin d’après-midi.



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