développer les droits de l’homme par la formation, l’enseignement et la recherche



La fondation René Cassin, antérieurement Institut international des droits de l’homme, se trouve à Strasbourg. José-Manuel Lamarque a invité sa directrice adjointe, Valérie Candau.

franceinfo : Qui était René Cassin ?

Valérie Candau : René Cassin était un grand personnage. Il a été blessé, c’est important de le dire, dans sa chair, lors de la Première Guerre mondiale, il a porté toute sa vie un corset et durant la Seconde Guerre mondiale, il a fait le choix de rejoindre la France libre, et s’est engagé auprès du général de Gaulle. René Cassin a été vice-président du Conseil d’État, mais il a également été président de la Cour européenne des droits de l’homme.

Et ce qui est très important, il a travaillé avec Eléonore Roosevelt à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme. René Cassin a eu également le prix Nobel de la paix en 1968, notamment pour son travail sur la Déclaration universelle des droits de l’homme. Et qu’a-t-il fait avec ce prix Nobel de la paix ? Il a choisi de créer l’Institut international des droits de l’homme à Strasbourg, en 1969.

René Cassin, avec sa vision universaliste des droits de l’homme, a donné pour objet à cette fondation de développer les droits de l’homme par le biais de la formation, l’enseignement et la recherche.

Aujourd’hui, la fondation René Cassin, à quoi sert-elle ? 

Nous développons les droits de l’homme dans le monde entier et en France, nous organisons des sessions, ce que nous appelons des sessions délocalisées. Nous intervenons beaucoup en Afrique, en Afrique de l’Ouest, mais également cette année, nous sommes intervenus au Soudan et au Mozambique.

Nous formons aussi des participants aux droits de l’homme en Amérique du Sud. D’ailleurs, notre chargé de mission vient de finir une session en Argentine consacrée au droit international des droits de l’homme. A Dakar, la session vient de s’achever. Elle a été cette année consacrée aux droits de l’environnement. Par ailleurs, nous sommes intervenus très longtemps au Liban, à Beyrouth.

Malheureusement, avec la situation actuelle, nous ne pouvons plus diffuser nos formations. Nous avons aussi pour objectif de diversifier géographiquement nos interventions avec des protocoles signés avec le Kosovo, la Moldavie et des protocoles en cours, avec notamment l’Arabie saoudite, le Mexique.

Ici, à la Fondation René Cassin à Strasbourg, on peut aussi suivre des formations ?

Oui, tout à fait. Nous organisons beaucoup de manifestations en France. La session phare de la fondation, nous en sommes à la 51e session, c’est la session d’été qui, traditionnellement, chaque année, dure un mois à Strasbourg, et qui forme des participants venus du monde entier, au mois de juillet. Elle est consacrée aux grands systèmes de protection des droits de l’homme onusiens, européens, africains et asiatiques notamment.

Ensuite, on a une semaine consacrée avec le CCR au droit humanitaire, le Comité international de la Croix-Rouge. Et puis, la dernière semaine est consacrée au droit international pénal, et tout au long de l’année, nous organisons d’autres formations.

Nous avons également le concours René-Cassin, un concours de plaidoiries et dont la finale a lieu à la Cour européenne des droits de l’homme. Nous organisons également une session de formation dédiée aux droits des réfugiés, droit d’asile, en partenariat avec le Haut-Commissariat des réfugiés.

Toutes ces formations ici à Strasbourg, à qui sont-elles destinées ? 

Le public est assez large. Majoritairement, nous avons des étudiants dans les matières juridiques, mais également des professionnels du droit, des avocats, des magistrats. Mais les formations sont ouvertes également à des journalistes ou toute personne intéressée et d’autres formations destinées à des salariés. Nous proposons aussi des formations sur mesure à des associations.

Et vous avez obtenu un label, le label Qualliopi. De quoi s’agit-il ?

C’est un label qui permet d’être agréé organisme de formation, et qui permet surtout pour les sociétés qui voudraient former leurs salariés ou les associations ou toute autre personne qui a un compte formation, de bénéficier de la prise en charge.

La Fondation René Cassin, ce n’est pas pour des initiés. C’est ouvert à tous et c’est apolitique ? 

Oui, exactement. Et déjà, c’était la volonté de René Cassin avec sa vision universelle des droits de l’homme. Mais surtout, ça nous permet de faire bénéficier nos formations à tout public et à tout pays.

Depuis sa création en 1969, l’Institut puis la fondation ont formé 50 000 participants de par le monde. Nous avons en règle générale une moyenne de 1100 participants par an. Et ce qui est intéressant également, c’est que nous faisons appel à plus de 100 experts par an pour diffuser nos formations. 





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