Double licence : la nouvelle classe prépa ?


 Entrée de l’université Paris-Dauphine, boulevard Lannes, dans le 16e arrondissement de Paris.

Ils ont eu mention très bien au bac, viennent de toute la France et volontiers des lycées les plus prestigieux. Ils affichent une solide culture en mathématiques mais également une excellente moyenne en sciences économiques. S’ils avaient eu leur bac une année plus tôt, la plupart d’entre eux auraient peut-être opté pour une classe préparatoire, économique ou scientifique. Mais en 2022, ils sont venus remplir les rangs de la double licence intelligence artificielle et sciences des organisations de l’université Paris-Dauphine. Avec 1 600 demandes pour trente places, cette nouvelle formule, inaugurée en 2022, a déchaîné les passions sur Parcoursup.

« J’aime les mathématiques, mais je suis également intéressé par la vie en entreprise. Ici, je découvre des débouchés que je n’imaginais même pas », raconte Paul Haro, qui fait partie de la première promotion de la double licence. L’étudiant de 18 ans évoque son cours d’histoire et enjeux de l’intelligence artificielle (IA) : « Le fonctionnement de Siri, c’est énormément de maths. Je ne m’y attendais pas. Ça donne une idée de tout ce qu’il y a à faire en imbriquant mathématiques et informatique. » Son camarade Yanis Falet, 17 ans, a également été marqué par ce cours où il a appris comment l’IA peut être mobilisée dans la compréhension des origines de l’univers.

Enthousiaste sur le contenu de la formation, la promotion salue également sa forme. « La charge de travail est importante, certes, mais comme on n’est que trente, il y a beaucoup de cohésion et d’entraide. On passe énormément de temps ensemble, on a très peu de cours en amphithéâtre et beaucoup de travaux dirigés », commente Mimi Lou, 17 ans. Un format qui ressemble à celui de la classe prépa, mais avec moins de pression, ajoute Clara Shore, 19 ans, qui a fait une année de classe prépa physique-chimie et sciences de l’ingénieur (PCSI) avant de rejoindre Dauphine : « En prépa, l’apprentissage est exclusivement axé sur les sciences, c’est restrictif. Et comme on prépare un concours, on doit aller vite. Ici, en revanche, le but c’est la réussite collective. En termes de pédagogie, cela n’a rien à voir, on n’est pas constamment évalués, on est davantage autonomes. »

Partout en France, les doubles licences sont en essor

La double disciplinarité fait partie des axes stratégiques du nouveau président de Paris Dauphine PSL, nommé en 2020. « Cette formule répond aux aspirations des lycéens, qui ont pris l’habitude de conserver plusieurs compétences avec la réforme du baccalauréat », détaille El-Mouhoub Mouhoud. Elle répond également aux besoins du marché du travail, assure l’économiste :

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