drôle d’endroit pour une rencontre
CRITIQUE – Pour son premier long-métrage, Simon Bouisson signe un techno-thriller paranoïaque qui pointe les dérives d’une société sous surveillance permanente.
Le spectateur entre dans le film comme par effraction. Paris la nuit déploie ses charmes troubles et scintillants. Dans un séduisant plané-chaloupé, l’œil de la caméra se dirige vers le quinzième étage d’un immeuble périphérique. On perçoit distinctement le feulement intriguant de ce drone qui se plante devant les baies vitrées de l’appartement de la jeune héroïne. La séquence est orwellienne. Qui peut bien l’observer sans bruit ? Et pourquoi ?
Les protagonistes se toisent. Entre ces deux-là débute une singulière relation, à la limite de la persécution et de l’emprise. Est-ce bien réel ? Émilie (Marion Barbeau, la danseuse étoile qui illuminait En corps, de Cédric Klapisch) commence par douter de ce qui lui arrive. Le jour, cette étudiante introvertie en architecture doit soumettre à un maître exigeant (Cédric Khan, au charisme ambivalent) des plans de réhabilitation pour des bâtiments patrimoniaux. Et elle est assaillie par un camarade sans-gêne.
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