En 2022, l’immigration étudiante et économique en forte hausse



La parenthèse Covid est bien terminée. Alors que le projet de loi immigration du gouvernement doit être présenté en conseil des ministres le 1er février, les chiffres des nouvelles entrées renouent, en 2022, avec le rythme de croissance connu juste avant la crise sanitaire, selon les estimations publiées le 26 janvier par le ministère de l’intérieur. Les délivrances de premiers titres de séjour augmentent ainsi de 17,2 % en 2022 pour atteindre 320 330, ce à quoi il faut ajouter 10 386 Britanniques qui ont désormais besoin de papiers pour résider en France.

Mais, contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette augmentation est liée à « la forte croissance de l’immigration étudiante et économique », note Éric Jalon, le patron de la Direction générale des étrangers en France. Soit deux motifs d’immigration dite choisie.

Fait notable : l’immigration étudiante (108 340 nouveaux titres, + 22,8 %) dépasse désormais largement l’immigration familiale (90 385 titres, + 4,6 %), qui a longtemps été le motif principal des nouvelles entrées, du fait de la présence ancienne d’immigrés dans notre pays. L’immigration économique (52 570, + 44,9 %), portée par la venue de salariés et de saisonniers, est elle aussi en forte hausse.

34 000 régularisations

En recensant à part les 65 833 Ukrainiens (sans compter les mineurs) accueillis en France, l’immigration humanitaire (40 490, – 0,3 %), qui comprend l’asile mais aussi les titres de séjour pour raisons de santé, est stable malgré une forte reprise des demandes d’asile (131 046 demandes, + 30 %). Enfin, la délivrance de titres pour motifs « divers » (28 545 titres, + 30,8 %), qui concerne notamment les visiteurs ou les étrangers entrés comme mineurs, est en forte augmentation.

La tendance est aussi en hausse pour les « admissions exceptionnelles au séjour », qui ont permis en 2022 à 34 029 étrangers en situation irrégulière d’être régularisés (+ 7,8 %). Si la régularisation pour raisons familiales est toujours majoritaire, c’est celle pour motif économique qui progresse le plus.

En revanche, la croissance est moins forte concernant les expulsions, objectif principal de la loi de 2018 comme de la future loi de 2023. En 2022, 19 425 étrangers en situation irrégulière sont sortis du territoire (+ 15,5 %), dont près de 4 000 sans avoir fait l’objet d’une mesure d’éloignement ; 15 396 l’ont été dans le cadre d’une procédure (+ 14,9 %) mais, si on enlève ceux qui sont partis sans contrainte et ceux qui sont partis avec une aide financière, ne reste que 11 410 éloignements forcés (+ 13,1 %).



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