En Angleterre et au pays de Galles, des zones de sécurité sont désormais mises en place autour des cliniques pratiquant l’IVG
Concrètement, il est interdit de manifester, de distribuer des tracts ou de prier à moins de 150 mètres de ces cliniques galloises et anglaises. Les auteurs d’infractions s’exposent désormais à une amende.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des zones d’accès sécurisé sont mises en place autour des cliniques pratiquant l’avortement à partir de jeudi 31 octobre en Angleterre et au pays de Galles, avec l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi. Votée l’an dernier, cette réglementation vise à tranquilliser les femmes qui veulent avoir recours à une IVG.
Concrètement, il est interdit de manifester, de distribuer des tracts ou de prier à moins de 150 mètres de ces cliniques galloises et anglaises. Les auteurs d’infractions s’exposent désormais à une amende. “Aucune femme ne doit se sentir effrayée ou menacée lorsqu’elle accède à ces services, et il est normal qu’elle soit protégée contre tout abus ou harcèlement“, expliquait Gillian Joanna Merron, la secrétaire d’État à la Santé des femmes et à la Santé mentale, dans un communiqué publié en septembre.
Tony, un Français qui travaille à la clinique MSI à Londres, voit toutes les semaines des manifestants anti-avortement distribuer des tracts ou faire le pied de grue avec des pancartes. Certains “ont couru après des patientes“, raconte-t-il à franceinfo. “Certaines ont été violées ou ont des problèmes à la maison“, alors qu’elles n’ont pas besoin que ces opposants à l’IVG ajoutent de la “pression dans leur vie“, poursuit-il. Tony a déjà été pris à partie par certains d’entre eux. Il assure qu’il “parlera de la nouvelle loi” à ces manifestants. Il leur dira qu’ils n’ont plus le droit “d’être aussi proche” de la clinique et il n’hésitera pas à appeler la police “s’ils ne veulent pas écouter“.
Lucy estime également que cette loi, instaurant ces zones de sécurité, est “une très bonne chose“. Cette femme garde un souvenir douloureux de son avortement, il y a douze ans. “Vous ne savez pas comment ça va se passer, ce qui va vous arriver. On s’imagine plein de choses. C’est déjà un stress énorme de se rendre dans un endroit pareil, confie-t-elle. Si, en plus, des gens vous crient dessus, vous font culpabiliser quand vous arrivez… Ils ne savent pas ce qui nous amène ici”, dénonce Lucy. “Je me moque de leurs motivations, qu’ils laissent les autres tranquilles“, conclut-elle.