En Espagne, les députés peuvent désormais s’exprimer en catalan, basque ou galicien au Parlement


Carles Puigdemont à la conférence interparlementaire annuelle organisée par Junts per Catalunya, à Bruxelles, le 5 septembre 2023. JOHN THYS / AFP

Le premier ministre socialiste Pedro Sánchez a ainsi satisfait une revendication des indépendantistes catalans, dont le soutien est crucial.

Les députés espagnols peuvent utiliser depuis ce mardi 19 septembre le catalan, le basque ou le galicien dans l’hémicycle, une revendication des indépendantistes catalans de Carles Puigdemont dont l’appui est crucial pour le premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

«C’est un jour historique (…) enfin, les droits des personnes parlant catalan vont être respectés ici», a dit en catalan, devant la Chambre des députés, Miriam Nogueras, du parti indépendantiste de Carles Puigdemont, Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne). Ces trois langues ont un statut de langue co-officielle en Espagne où le castillan (l’espagnol) est en revanche la seule langue officielle dans l’ensemble du pays.

Cela signifie qu’elles sont, aux côtés du castillan, langue officielle en Catalogne (nord-est), au Pays basque (nord) et en Galice (nord-ouest), où elles sont enseignées à l’école et utilisées dans l’administration et au sein du parlement régional.

Une revendication de longue date

Leur utilisation en séance plénière au sein du Parlement espagnol est une revendication de longue date des partis nationalistes de ces régions. Mais elle a été obtenue mi-août par Junts en échange de son soutien crucial à l’élection à la présidence du Parlement espagnol de la candidate de Pedro Sánchez.

Le parti de l’ancien président régional catalan, qui a fui en Belgique pour échapper aux poursuites judiciaires, a également exigé du gouvernement qu’il demande la reconnaissance du catalan, du basque et du galicien comme langues officielles de l’UE. Une demande débattue mardi par les ministres européens des Affaires européennes, qui ont soulevé des objections et réclamé plus de temps pour se prononcer.

Pedro Sánchez dépendant de Carles Puigdemont

Les voix des députés du parti de Carles Puigdemont seront indispensables à Pedro Sánchez s’il veut pouvoir être reconduit au pouvoir dans les prochaines semaines. Carles Puigdemont a notamment demandé en échange l’amnistie des indépendantistes poursuivis par la justice pour la tentative de sécession de 2017.

Les élections législatives du 23 juillet n’ont pas permis de dégager de majorité claire. Arrivé en tête, le leader conservateur Alberto Núñez Feijóo a été chargé par le roi Felipe VI de présenter sa candidature au poste de Premier ministre la semaine prochaine devant le Parlement mais il n’a a priori aucune chance de parvenir à rassembler une majorité.

Pedro Sánchez, arrivé deuxième du scrutin, aura ensuite deux mois pour présenter à son tour sa candidature. S’il ne parvient pas à être investi par le Parlement, de nouvelles élections devront être convoquées.



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