En Grèce, après la catastrophe ferroviaire de Tempé, la liaison entre Athènes et Thessalonique reprend partiellement


Près de cinq semaines après la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts en Grèce, la liaison ferroviaire entre Athènes et Thessalonique, deuxième ville dans le nord du pays, a repris partiellement lundi 3 avril. C’est sur ce parcours, à Tempé, près de la ville de Larissa, que le soir du 28 février un train de passagers est entré en collision frontale avec un convoi de marchandises, le plus grave accident que la Grèce ait connu.

Dans le premier trajet entre Athènes et Kalambaka, dans le centre du pays, se trouvaient lundi matin le ministre des transports, Georges Gerapetritis, le président de la compagnie gérant le réseau (OSE) ainsi que des membres de la compagnie ferroviaire privée grecque Hellenic Train, pour envoyer un message rassurant aux passagers.

Depuis le 22 mars, des trains interurbains de voyageurs circulaient déjà entre Athènes et l’aéroport international de la capitale ou la ville proche de Chalcis. Une semaine plus tard, les trains de marchandises reliant Thriasio, près du Pirée, grand port de transit commercial, et Thessalonique, avaient également été remis en service.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « En Grèce, la colère va désormais au-delà de l’accident ferroviaire »

Le chef de gare en service lors de l’accident, Vassilis Samaras, 59 ans, a été placé en détention. Il a reconnu sa responsabilité dans la collision frontale entre les deux trains. L’inspecteur des chefs de gare ainsi que deux autres chefs de gare qui avaient laissé seul Vassilis Samaras lors de son service ont également été inculpés.

Mesures de sécurité supplémentaires

Si la responsabilité de la catastrophe ferroviaire a été imputée surtout à une erreur du chef de gare en service ce soir-là, l’accident a également mis en lumière les retards pris par l’Etat dans la modernisation des systèmes de sécurité des trains.

« Notre devoir est d’avoir un chemin de fer qui soit à la hauteur de nos attentes à tous, un chemin de fer moderne qui puisse se développer et être parmi les meilleurs d’Europe. C’est une obligation de l’Etat, mais c’est aussi une dette que nous avons envers les victimes de ce tragique accident qui ont péri si prématurément et injustement », a déclaré aux médias le ministre des transports.

Des mesures de sécurité supplémentaires ont été prises depuis l’accident : diminution de la vitesse des trains, moins de trajets effectués dans la journée, deux chefs de gare et deux mécaniciens sont positionnés à chaque station.

Le ministre des transports grec a également assuré qu’un « énorme effort était réalisé pour que tous les contrats relatifs à la signalisation et à la télécommande à distance soient terminés à temps, de sorte que d’ici à la fin de septembre, nous ayons un réseau complètement sûr et conforme aux normes internationales de protection des passagers ».

Le ministre a par ailleurs rappelé qu’une « coopération » avec les gouvernements français et allemands avait été développée pour moderniser le réseau ferré grec.

Cet accident a porté un coup majeur au gouvernement de Kyriakos Mitsotakis, au pouvoir depuis quatre ans, et qui veut renouveler son mandat lors des élections générales en Grèce le 21 mai. Ayant au début imputé l’accident « surtout à une erreur humaine », Kyriakos Mitsotakis a ensuite fait son mea culpa et reconnu des défaillances « chroniques » dans les chemins de fer.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés En Grèce, la pression s’accroît sur le gouvernement Mitsotakis

Après la collision, un mouvement de colère et de manifestations s’était répandu dans le pays. Mercredi 8 mars, jusqu’à 65 000 personnes étaient descendues dans les rues pour demander la démission du gouvernement du premier ministre grec.

Le Monde avec AFP



Lien des sources