Forages pétroliers autorisés en Gironde : une aberration pour cet élu et cette habitante

Un avis favorable a été rendu pour le forage de huit nouveaux puits de pétrole en Gironde.Une aberration pour beaucoup, car la fin de l’exploitation de cette énergie fossile est actée pour 2040.La région a aussi été durement touchée par de gigantesques incendies à l’été 2022.
Des forages en pleine forêt, il en existe déjà une centaine dans le sud-ouest. Mais peut-être huit supplémentaires d’ici peu. Dans le village de Cazaux (Haute-Garonne), la nouvelle ne passe pas inaperçue. “C’est bien qu’on puisse aussi avoir nos propres réserves de pétrole, plutôt que d’importer”, explique une passante. “C’est une ressource aujourd’hui où on se dit, ‘il faut passer à autre chose‘. Au contraire de ce qu’on entend. Je suis donc assez surprise”, nuance une autre.
Ce qui me choque, c’est de continuer finalement à entretenir une zone à risques, dans une pinède qui a déjà brûlé. C’est pas un bon signal ici, je pense
Ce qui me choque, c’est de continuer finalement à entretenir une zone à risques, dans une pinède qui a déjà brûlé. C’est pas un bon signal ici, je pense
Alice Vayssettes, habitante de Cazaux
La commissaire enquêtrice vient de rendre un avis favorable à l’extension des forages sur le gisement. Une aberration pour une habitante de Cazaux et un élu régional, alors que la loi prévoit la fin de production d’hydrocarbures en France d’ici à 2040. “C’est vraiment des projets du passé. Il faudrait sortir de cette exploitation pour au minimum être exemplaire et commencer à faire ce que l’on dit, et faire ce que nous demandent les scientifiques”, explique Vital Baude, conseiller EELV régional de Nouvelle-Aquitaine. “Ce qui me choque, c’est de continuer finalement à entretenir une zone à risques, dans une pinède qui a déjà brûlé. C’est pas un bon signal ici je pense, d’augmenter les forages ici dans cette forêt”, renchérit Alice Vaysettes, habitante de Cazaux (Gironde).
L’entreprise canadienne Vermilion exploite deux gisements depuis les années 50, sur le lac de Parentis et dans les forêts de La Teste-de-Buch et Cazaux. Près de 450 emplois par mois pour moins d’un pour cent de la consommation nationale de pétrole.
Pour la société, les nouveaux forages seront faits pour préparer l’avenir. “2040, tout s’arrête en termes d’extraction de pétrole. Nous, ce que nous espérons, c’est de pouvoir continuer, convertir nos ouvrages dans des énergies de transition comme l’hydrogène bas-carbone. Maintenir la production sur nos gisements d’extraction de pétrole nous permet finalement de financer notre transition”, précise Pamtxika Etcheverry, directrice générale de Vermilion France.
C’est désormais à la préfecture de Gironde de se prononcer et dire oui ou non à ces nouveaux forages.