Harry Dickson T.1 : Mysteras (1/5)



L’aventure éditoriale du détective Harry Dickson est une enquête en soi. Le détective naît dans une série allemande de nouvelles policières, publiées à la chaîne avec des couvertures frappantes. Dès 1929, l’éditeur de sa version française confie la traduction au chansonnier, journaliste et romancier belge Jean Ray (1887-1964), alors sans le sou, sous-titrant les aventures « Le Sherlock Holmes américain ». Style pauvre, intrigues plates, Jean Ray s’ennuie ferme dans ce travail de commande et décide d’enjoliver les descriptions, de creuser les intrigues, d’améliorer le style, jusqu’à s’éloigner complètement du texte original. Dès 1932, il se met à imaginer des enquêtes inédites, se fondant uniquement sur l’illustration de couvertures que l’éditeur lui fournit. Il écrira plus de cent enquêtes de ce personnage aussi prescient que son grand modèle, Sherlock Holmes, et fera le bonheur de milliers de lecteurs de littérature populaire. Le réalisateur Alain Resnais, grand fan de ses aventures, rêvera de l’adapter à l’écran.

L’album que nous vous présentons pendant les cinq prochaines semaines signe le grand retour sur le sol français du détective, qui a déjà connu plusieurs adaptations en bande dessinée depuis les années 1980. Cette toute nouvelle série, mêlant policier et touche de fantastique, est servie par le dessin élégant et efficace de Onofrio Catacchio. Elle bénéficie, au scénario, de l’adaptation de Luana Vergari et Doug Headline, fils de l’écrivain Jean-Patrick Manchette, en outre romancier, cinéaste, critique, et grand traducteur de littérature américaine, dont des sommets du roman graphique comme Watchmen ou Batman : The Dark Knight Returns. De bonnes mains pour plonger dans le mystère.



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