Harvey Weinstein, attaqué au civil après sa condamnation à Los Angeles
L’ancien «roi» du cinéma de 70 ans a été reconnu coupable au pénal en décembre d’avoir commis un viol et deux agressions sexuelles en 2013 sur une femme, qui réclame aujourd’hui des dommages et intérêts.
L’ex-producteur déchu d’Hollywood Harvey Weinstein, déjà jugé coupable de plusieurs violences sexuelles sur une mannequin lors de son récent procès pénal à Los Angeles, a été attaqué jeudi 9 février au civil par cette femme. L’ancien «roi» du cinéma de 70 ans, producteur de grands succès primés comme Pulp Fiction, a été reconnu coupable en décembre d’avoir commis un viol et deux agressions sexuelles en 2013 sur cette mannequin européenne, qui a témoigné anonymement lors du procès. Il encourt pour cela jusqu’à 18 ans de prison et risque de finir sa vie derrière les barreaux, car il purge déjà une peine de 23 d’emprisonnement après sa condamnation à New York en 2020 pour des faits similaires et dont il a fait appel.
Sa victime a déposé plainte devant un tribunal de Los Angeles, afin d’obtenir des dommages et intérêts au civil. Consultée par l’AFP, cette plainte ne spécifie pas le montant réclamé. En 2021, un accord au civil avait attribué 17 millions de dollars à plusieurs dizaines de femmes accusant l’ancien producteur, mais cette mannequin n’en faisait pas partie. Depuis 2017 et les premières accusations qui ont engendré le mouvement #MeToo, près de 90 femmes, dont Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow et Rosanna Arquette, ont accusé Harvey Weinstein de harcèlement, d’agressions sexuelles ou de viols. Mais le délai de prescription a été dépassé dans nombre de ces affaires, certaines remontant à 1977.
Plus de 330 nominations aux Oscars et 81 statuettes
En matière pénale, la défense de Harvey Weinstein doit présenter ses arguments pour réclamer un nouveau procès lors d’une prochaine audience le 23 février. Si sa demande d’appel est rejetée, sa peine sera prononcée le jour même. Lors du procès de Los Angeles, quatre femmes anonymes ont accusé l’ex-producteur de les avoir contraintes à des relations sexuelles dans des hôtels entre 2004 et 2013.
L’accusation a dépeint Harvey Weinstein comme un ogre tout-puissant, un «prédateur» dont la mainmise sur Hollywood – les films qu’il a produits ont reçu plus de 330 nominations aux Oscars et 81 statuettes – a longtemps empêché ses victimes de parler, par peur de répercussions sur leur carrière. Les jurés ont finalement donné raison à une seule des quatre accusatrices. Ils ont déclaré Harvey Weinstein non coupable concernant les accusations d’une deuxième femme, et n’ont pas formulé de verdict concernant les allégations portées par les deux autres.
Outre ses déboires judiciaires aux États-Unis, l’ex-producteur est également inculpé au Royaume-Uni pour des agressions sexuelles qui remonteraient à 1996.
