huit personnes retrouvées mortes en terres yanomami


Un indigène yanomami est évacué en hélicoptère après avoir été blessé par balle par un orpailleur. URIHI ASSOCIACAO YANOMAMI / REUTERS

Huit personnes ont été retrouvées mortes en terres yanomami dans le nord du Brésil, où se déroulent des opérations policières pour expulser les orpailleurs qui y extraient l’or illégalement, a déclaré mardi 2 mai la police fédérale. Cinq autres décès ont été comptabilisés depuis samedi. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances de ces décès, a informé dans un communiqué la police fédérale de l’État du Roraima (nord). Selon le portail d’information G1, il s’agit de mineurs qui se trouvaient dans le village d’Uxiu, au sein de la réserve des Yanomami où, selon le gouvernement, un autochtone a été tué et deux autres blessés samedi lors d’une confrontation armée.

Cette réserve, la plus grande du Brésil, est en proie à une grave crise humanitaire: maladies et dénutrition y prolifèrent. En cause, la présence massive d’orpailleurs sur ces terres censées être inviolables. Leur afflux a fortement augmenté sous le mandat du président d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022), accusé par les écologistes d’encourager ces incursions. Les autorités estiment que plus de 15.000 orpailleurs ont envahi les terres yanomami, et les autochtones les accusent de violer et tuer des membres de leur communauté, de détruire la forêt amazonienne, tout en les privant d’un de leurs principaux moyens de subsistance, la pêche, en polluant les fleuves au mercure.

Une enquête pour «génocide»

Le gouvernement du président Lula a ordonné l’ouverture d’une enquête pour «génocide» et a lancé en février une opération mobilisant l’armée pour déloger les «garimpeiros», ces hommes qui travaillent dans les mines d’or illégales. Autour de 80% des orpailleurs ont déjà quitté la zone, a affirmé la ministre des Peuples indigènes Sonia Guajajara lors d’une visite récente dans cette région. En fin de semaine dernière, quatre «garimpeiros» ont été retrouvés morts, leurs corps criblés de balles tirées par la police fédérale au cours d’une opération de démantèlement de l’un de leurs campements clandestins. «Le gouvernement fédéral ne va pas céder un pouce dans cette confrontation», a écrit Sonia Guajajara sur Instagram lundi.



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