Immobilier : le viager ne s’est jamais aussi bien porté

Pendant longtemps, le viager n’a pas eu très bonne réputation.Pourtant, ce moyen d’acquérir un bien auprès d’une personne âgée au moment de son décès connaît depuis quelques années un succès inédit.Et pour cause, face à l’inflation et aux crédits immobiliers qui augmentent, tout le monde peut être gagnant.
André, 84 ans, ne quitterait son logement pour rien au monde. Et ça tombe bien, il est certain de pouvoir y rester jusqu’à la fin de ses jours, car il l’a vendu en viager. L’acheteur lui a donné ce que l’on appelle un bouquet d’une valeur de 5000 euros. Il lui verse également une rente mensuelle de 574 euros à vie. Ensuite, l’acheteur peut récupérer le logement pour un montant final en moyenne 40% inférieur au prix du marché. Une aubaine pour lui alors que les taux d’intérêts pour obtenir un crédit immobilier augmentent. Mais une chance aussi pour ce retraité qui n’a pas de descendance. Cette vente en viager lui offre une vie confortable. “Le viager me permet de faire des choses que je n’aurais pas pu faire avec seulement ma retraite professionnelle. Ce sont des voyages, ce sont des livres parce que je n’ai plus le souci de compter”, explique-t-il dans la vidéo du JT de 20H en tête de cet article.
Des transactions en hausse de 6% par an
Ces transactions immobilières, autrefois mal vues, connaissent ainsi un vrai boom, augmentant de 6% par an. Pour illustrer cette tendance, le JT de TF1 a pris l’exemple d’une maison à Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales) en vente pour 450 euros par mois et un bouquet de 50.000 euros. C’est deux fois moins que sa valeur sur le marché classique grâce à une décote basée sur l’espérance de vie de l’occupant.
“C’est essentiellement l’âge, c’est le sexe, si on est seul, si on est à deux. On vit plus longtemps quand on est en couple que quand on vit seul. On vit plus longtemps quand on est une dame que quand on est un monsieur. Plus l’espérance de vie est élevée et moins le bien coûte”, avance Hélène Almadoval, conseillère en viager, chez René Costes Viager à Perpignan.
Un acheteur est intéressé. Cette maison en viager lui permet d’investir à moindre coût. “J’ai que 34 ans donc du coup, on peut regarder ça comme un placement sur une quinzaine d’années. Ça permet d’épargner sur un bien et ça reste du foncier qui va s’ajouter donc ça peut être très intéressant”, souligne-t-il.
Mais comment expliquer cet engouement pour le viager ? D’un côté, la population vieillit donc, le nombre d’offres augmente. De l’autre, l’inflation pousse les Français à trouver des solutions pour maintenir leur niveau de vie. “Il y a réellement un besoin financier de nos seniors de récupérer un pouvoir d’achat, car l’inflation les touche énormément. Et côté investisseurs, on se rend compte que peu d’entre eux peuvent se permettre d’accéder à la propriété. C’est vraiment une opération gagnant-gagnant pour les deux”, assure Marine Livoti, experte viager à l’Office du viager de Toulouse.
Pour le moment, le viager reste un marché de niche avec seulement 5000 ventes immobilières par an, mais ce nombre pourrait doubler dès l’année prochaine.