Israël appelle à évacuer des villages dans le sud du Liban


Des habitants du village d’Aïn Ebel attendent à Rmeich d’être escortés par l’armée jusqu’à Beyrouth, le 1er octobre 2024.

Les 800 habitants d’Aïn Ebel, un village chrétien situé à quatre kilomètres à vol d’oiseau de la ligne de démarcation entre le Liban et Israël, ont découvert, mardi 1er octobre à midi, leur village sur une liste de 27 localités du Liban sud que l’armée israélienne a exhorté à évacuer « immédiatement » vers le nord du pays. La veille au soir, Israël avait annoncé le déclenchement d’opérations au sol « limitées, localisées et ciblées », appuyées par l’aviation et l’artillerie, contre des cibles du Hezbollah, dans le sud du Liban.

Yaroun, Maroun Al-Ras, Bint Jbeil, Tayri… Toutes les localités chiites autour d’Aïn Ebel étaient, elles aussi, sur la liste. Les habitants d’Aïn Ebel se sont précipités à Rmeich, la ville chrétienne voisine, accolée à la ligne bleue, où vivent encore 6 500 habitants et 600 réfugiés syriens. « Les habitants d’Aïn Ebel sont accueillis au monastère de l’ordre maronite, à Notre-Dame de l’Annonciation et chez les paroissiens. Trois cents habitants d’Aïn Ebel ont repris la route vers Beyrouth en convoi avec l’armée libanaise. Tout le monde va bien. Nous avons des vivres pour tenir trois mois », dit le prêtre maronite Najib Amil, au téléphone.

Rmeich n’a pas reçu d’ordre d’évacuation, malgré les frappes israéliennes incessantes dans les champs de tabac alentour. « Il y a beaucoup de bombardements autour de Rmeich, par avions et drones, certains à 500 mètres de ma maison. Nous n’avons pas peur, car nous n’avons pas de combattants du Hezbollah ni d’armes », poursuit le père Najib. Pendant la guerre de 2006, Rmeich s’était déjà transformée en ville-refuge pour 15 000 personnes, dont les habitants de la ville voisine d’Aïta Al-Chaab.

Bastion du Hezbollah

Ce bastion du Hezbollah s’est vidé de sa population depuis le début des affrontements transfrontaliers, en octobre 2023. Il n’y reste que des combattants du mouvement chiite. « On a entendu des combats dans la nuit [de lundi à mardi] à Aïta Al-Chaab, des tirs et des bombardements. Les Israéliens sont entrés dans les champs entre la ligne bleue et la ville, d’environ 300 mètres. On a vu à la télévision qu’ils ont dit y avoir trouvé plusieurs tunnels », poursuit le père Najib.

Un responsable israélien de la sécurité a fait état de « raids localisés d’une ampleur très limitée » le long de la ligne bleue de démarcation. Mercredi matin, le Hezbollah a annoncé avoir repoussé une infiltration des forces israéliennes à Odaisseh, après les avoir affrontées à l’aube. Plus à l’est, les habitants de la ville sunnite de Kfar Chouba n’ont pas encore observé d’incursions de l’armée israélienne. Des villages alentour ont néanmoins été évacués sous la menace des bombardements israéliens.

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