« Je n’avais pas envie de faire de mes enfants de petits adultes »


Le journaliste Jamy Gourmaud, animateur de « Le Monde de Jamy » et de « C’est pas sorcier », sur France 3.

Les enfants de Jamy Gourmaud sont peut-être les seuls de France qui n’ont jamais écrit dans leur cahier de texte « Regarder un épisode de “C’est pas sorcier” » sur les volcans ou sur le système solaire. Les siens sont grands, ils viennent d’avoir 25 et 28 ans. « Mais je suis toujours papa », explique le journaliste pédagogue, animateur du « Monde de Jamy » sur France 3. Son dernier livre, 365 jours avec Jamy (Nathan, 2022), déjà vendu à plus de 40 000 exemplaires, explique aux enfants des autres comment le patin glisse sur la glace et pourquoi les haricots secs font péter.

La première fois que vous vous êtes senti père ?

A la naissance du premier, évidemment. Sa venue au monde avait été un peu compliquée, surtout dans les heures qui ont précédé sa naissance, et il est tout de suite parti en couveuse. Il hurlait, comme tous les bébés. Pendant la grossesse, j’avais pris l’habitude, quand il bougeait, de caresser le ventre de sa maman à un endroit où était son genou. J’ai fait le même geste, j’ai caressé son genou et c’était extraordinaire. Le bébé s’est tu d’un seul coup et j’ai vu ses petites billes bleues qui me mataient. C’était extraordinaire. Je me suis senti papa.

Avez-vous déjà pleuré devant vos enfants ?

Bien sûr, on peut pleurer de bonheur, comme de douleur physique ou morale. Ça m’est arrivé après avoir chopé un parasite lors d’un de mes voyages, qui m’a provoqué des douleurs terribles à me rouler par terre. Mes enfants ont assisté à ces scènes, tout comme ils m’ont vu pleurer lors de la perte d’amis très chers. Je suis d’une génération où les parents avaient tendance à cacher ce genre d’émotion. Cela n’a pas été mon cas, ni celui de ma femme d’ailleurs. Ça fait partie de la vie. Quand la douleur est forte et qu’elle fait jaillir les larmes, il ne faut pas avoir peur et les cacher, il faut les expliquer pour donner du sens.

J’ai passé beaucoup de temps à essayer de donner du sens à ce que nous faisions mais je ne crois pas non plus qu’il faille tout expliquer. Avant tout, il faut être à l’écoute pour savoir si une explication va être nécessaire, jusqu’où, et ne pas tout livrer en vrac.

La pire chose que vous ayez dite à votre enfant ?

« J’ai pas le temps de jouer avec toi… » Rien qu’y repenser me fait revoir ces moments. Qu’est-ce qu’on peut le regretter plus tard !

La pire chose que votre enfant vous ait dite ?

Quand il était petit, le second m’a dit qu’il aimerait être adopté par la sœur de mon épouse. Je crois que c’était surtout parce que son cousin était son meilleur copain. Ça m’a fait plutôt rire. Il ne faut pas prendre ombrage de ces phrases-là… Mes enfants m’ont plutôt dit des choses qui faisaient réfléchir que des choses qui me peinaient. Par exemple, il n’y a pas longtemps, pour me souhaiter une bonne année, l’un d’eux m’a dit qu’il me souhaitait moins de projets…

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