la Belgique appelle ses ressortissants à quitter le pays à cause des « risques de détention arbitraire »


Après la condamnation de l’humanitaire Olivier Vandecasteele, la Belgique a demandé, dimanche 18 décembre, à ses ressortissants « de passage en Iran » à quitter le pays. « Tout visiteur belge, y compris binational, s’expose à un risque élevé d’arrestation, de détention arbitraire et de jugement inéquitable. Ce risque concerne également les personnes effectuant en Iran un simple séjour touristique », a mis en garde le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.

Deux cent ressortissants belges étaient enregistrés par les services consulaires belges en Iran cet été. « En cas d’arrestation ou de détention, le respect des droits fondamentaux et la sécurité des personnes ne sont pas garantis. Dans ce contexte, la capacité de l’ambassade de Belgique à Téhéran à assurer la protection consulaire des ressortissants arrêtés ou détenus en Iran est très limitée », a expliqué le ministère.

« Les ressortissants belges qui, en dépit de cette mise en garde, se trouveraient actuellement en Iran, sont invités à faire preuve de la plus grande vigilance et à prendre les précautions indispensables pour assurer leur sécurité. Récemment, un ressortissant belge et plusieurs autres occidentaux ont été arrêtés de façon arbitraire et sont aujourd’hui emprisonnés en Iran », a rappelé le ministère.

Ressortissants étrangers retenus

Olivier Vandecasteele, détenu à l’isolement en Iran depuis son arrestation le 24 février, a été condamné à 28 ans de prison. Selon sa famille, il a été arrêté sans raison et aucune indication n’a été fournie par les autorités iraniennes sur les charges retenues contre lui.

Un bras de fer oppose la Belgique et l’Iran depuis l’arrestation d’un diplomate iranien, Assadollah Assadi, condamné en Belgique en 2021 à 20 ans de prison pour un projet d’attentat « terroriste » contre l’opposition iranienne. La Cour Constitutionnelle belge a suspendu jeudi un traité de transfèrement de condamnés entre la Belgique et l’Iran adopté en juillet par le Parlement pour permettre le retour de l’humanitaire à la suite de nombreux recours d’opposants iraniens en exil.

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La sœur d’Oliver Vandecasteele a dénoncé la « torture psychologique innommable » subie par son frère, « otage innocent d’une bataille juridico-politique » mettant aux prises l’Iran et la Belgique.

Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées, dimanche à Lyon, dont le maire de la ville, pour demander la libération de l’humanitaire belge Olivier Vandecasteele, détenu à l’isolement depuis février en Iran sans raison connue.

Plus d’une vingtaine de ressortissants de pays occidentaux, binationaux pour la plupart, sont détenus ou bloqués en Iran, ce que des organisations non gouvernementales (ONG) condamnent comme une politique de prise d’otages pour obtenir des concessions des puissances étrangères.

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Le Monde avec AFP



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