La carte de “famille monoparentale” doit permettre de “répondre au cumul des difficultés” de ces familles, plaide la sénatrice Colombe Brossel


Invitée, jeudi, sur franceinfo, la sénatrice socialiste Colombe Brossel appelle à “reconnaître” les familles monoparentales.


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Colombe Brossel, sénatrice de Paris, janvier 2019. (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

“Ce serait le moyen de répondre au cumul des difficultés qui sont la caractéristique des familles monoparentales dans notre pays”, a plaidé, jeudi 28 mars, sur franceinfo Colombe Brossel, sénatrice de Paris, membre du groupe socialiste, écologiste et républicain, et membre de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes. La délégation aux droits des femmes du Sénat propose dans un rapport de tester une carte de “famille monoparentale” ouvrant à des avantages, voire des tarifs préférentiels, afin de mieux soutenir et accompagner les parents “solo”.

“Aujourd’hui, une famille sur quatre” est une famille monoparentale, rappelle Colombe Brossel, l’une des deux sénatrices, avec Béatrice Gosselin, à avoir rédigé ce rapport. “C’est vraiment une normalité dans notre pays. Mais elles ont la particularité d’être plus en situation de précarité ou de précarisation.” Colombe Brossel appelle à “reconnaître” ces familles, car les deux sénatrices ont noté que “le mot stigmatisation” a été celui qu’elles ont “le plus entendu dans toutes les auditions”. Une carte famille monoparentale, “à l’image de la carte famille nombreuse, c’est le premier pas de la reconnaissance, de l’existence des familles monoparentales”.

“Un cumul des inégalités”

Mais c’est également le moyen “d’y voir accolé des droits ou de pouvoir bénéficier de services qui seraient utiles aux familles monoparentales”. Colombe Brossel prend notamment l’exemple d’entreprises qui souhaiteraient “pouvoir proposer le doublement du nombre de jours de congé pour enfants malades pour leurs salariés”. Avec cette nouvelle carte, cela permettrait à l’employeur, selon la sénatrice, de “pouvoir mettre en place ce type d’avancées”.

“Être parent solo, et huit fois sur dix maman solo, c’est avoir un cumul de d’inégalités : le tarif de la mutuelle, est trop élevé, l’accès à la cantine scolaire, aux centres de loisirs”, souligne la sénatrice de Paris. “On pourrait, avec cette carte, avoir droit à des tarifs préférentiels ou à des accès privilégiés ou renforcés à des politiques publiques“, détaille Colombe Brossel.

Lors de leur travail, les deux sénatrices se sont rendu compte que “les familles monoparentales étaient vraiment l’angle mort des politiques publiques”. “Les seuls discours publics qui existaient sur les familles monoparentales étaient souvent très stigmatisants”, note Colombe Brossel. Mais elle a “bon espoir” que le rapport “contribue à faire émerger une nouvelle politique publique, de nouveaux droits, et une politique plus ambitieuse pour lutter contre les inégalités, et surtout le cumul des inégalités et les difficultés qui n’est pas assez prise en compte aujourd’hui dans notre pays”.





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