la cellule d’extrême droite visait une vingtaine de personnalités, dont Olaf Scholz


Des officiels allemands se rendent à une réunion organisée par les services de renseignement à la suite de la tentative de putsch déjouée récemment. Au Reichstag, à Berlin, le 12 décembre 2022.

Il ne s’est écoulé qu’une semaine depuis le démantèlement de la cellule d’extrême droite qui planifiait un coup d’Etat en Allemagne. Mais l’enquête a suffisamment avancé pour qu’on ait une idée déjà assez précise de ce que tramaient les vingt-cinq personnes arrêtées, mercredi 7 décembre, par la police allemande.

C’est d’abord l’identité des conjurés que l’on connaît plus précisément. Le jour du coup de filet, l’attention des médias s’est concentrée sur trois personnalités : le prince Heinrich XIII von Reuss, un septuagénaire descendant d’une vieille famille aristocratique de Thuringe, censé prendre la tête du gouvernement à l’issue du putsch ; Birgit Malsack-Winkemann, une magistrate berlinoise, députée du parti d’extrême droite AfD de 2017 à 2021, à qui devait être confié le ministère de la justice ; et Rüdiger von Pescatore, un ancien commandant parachutiste chargé du volet militaire de l’opération.

Une semaine plus tard, le reste du groupe est mieux connu. Parmi les personnes arrêtées, on recense un membre du commando des forces spéciales de la Bundeswehr (KSK), deux officiers à la retraite, un ancien policier de Hanovre, Michael Fritsch, candidat aux élections législatives de 2021 sous la bannière Die Basis (« La base ») – un petit parti créé pendant la pandémie de Covid-19 par des opposants aux restrictions et aux vaccins. Aussi, un chef cuisinier de Munich assez en vue, Frank Heppner, interpellé dans un hôtel de luxe à Kitzbühel (Autriche), qui devait assurer le ravitaillement des putschistes, ou encore deux anciens maires de petites villes situées dans le sud de la Saxe, près de la frontière tchèque – Christian Wendler, un paysagiste encarté à l’AfD, et Frank Richter, un garagiste pratiquant la naturopathie, membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU).

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Comme l’a révélé le parquet fédéral quelques heures après le coup de filet, ce petit monde avait pour projet de s’emparer de force du Bundestag. Depuis, on a appris que les conjurés avaient aussi des personnalités dans leur viseur, sans que l’on sache exactement quel sort leur aurait été réservé.

« Citoyens du Reich »

D’après plusieurs médias, les enquêteurs ont ainsi mis la main sur une liste de dix-huit noms où figuraient notamment le chancelier Olaf Scholz, la ministre des affaires étrangères, Annalena Baerbock, la présidente et le secrétaire général du Parti social-démocrate (SPD), Saskia Esken et Kevin Kühnert, le président de la démocratie chrétienne (CDU), Friedrich Merz, l’ancien candidat de la CDU à la chancellerie Armin Laschet, ainsi que trois présentateurs vedettes de la télévision publique.

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