La chute du “Madoff du Maine-et-Loire”, condamné à deux ans de prison ferme


Celui qui a été surnommé le “Madoff du Maine-et-Loire” a été condamné ce jeudi 28 mars.
Le tribunal de Paris a prononcé une peine de cinq ans d’emprisonnement dont deux ans ferme.
L’homme de 41 ans a été reconnu coupable d’avoir escroqué des dizaines d’investisseurs du Maine-et-Loire via un fonds spéculatif à Hong Kong.

Cinq ans de prison dont deux ans ferme pour celui qui se rêvait génie de la finance. Guillain M., 41 ans, a été reconnu coupable, ce jeudi 28 mars, d’escroquerie, de fourniture illégale de services d’investissement et de blanchiment de fraude fiscale. Le tribunal de Paris l’a condamné à cinq ans de prison dont deux ans. La partie ferme sera néanmoins aménagée et l’homme n’ira donc pas en prison.

Une fraude de 16 millions d’euros

La peine marque la chute de celui qui a quitté le tribunal, sans un mot. “C’est le moment de la digestion de cette décision qui vient aussi mettre un terme à 10 ans de procédures, particulièrement longues et douloureuses pour M. M., qui a fait un certain travail de réflexion”, a souligné son avocat, Me Pierre-Henri Baert, à la sortie de la salle de procès. 

Tout commence à Hong Kong, où Guillain M. crée un fonds d’investissement opaque, loin de la surveillance des autorités financières. Avec un ami d’enfance et associé, il parvient à convaincre des personnes de son entourage, originaire d’Angers, d’investir dans cette société, leur promettant des revenus mirobolants et un capital garanti. Le bouche-à-oreille opère. 57 personnes lui font confiance et il parvient à récolter 16 millions d’euros. 

Mais le système s’effondre. Tout reposait en fait sur une pyramide de Ponzi. Pour payer les premiers investisseurs, l’escroc utilisait l’argent confié par d’autres victimes, qui elles-mêmes, étaient remboursées par d’autres victimes, jusqu’à ce que les deux associés arrivent à court de nouvelles proies.

Catherine, l’une des victimes, avait raconté, à l’ouverture du procès, sa désillusion. Du jour au lendemain, les 24.000 euros qu’elle lui avait confiés se sont envolés. “Ça a été très très dur, les quelques mois qui ont suivi. C’est un très mauvais souvenir. Je venais de construire ma maison et j’avais plus un euro”, se rappelle-t-elle. Les juges ont néanmoins estimé que les parties civiles ne s’étaient pas assez méfiées. Les investisseurs auraient pour la plupart commis une “négligence fautive”, en substance, ils auraient signé trop légèrement les contrats d’investissement, si bien qu’ils ne devraient pas être remboursés intégralement.


A. Lo. | Reportage TF1 : Florence de Juvigny, Frédéric Petit



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