La croissance mondiale continue de ralentir selon l’OCDE


Dans une usine textile à Nantong (Chine), le 14 septembre 2023.

Malgré une inflation rampante, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) revoit légèrement à la hausse ses prévisions de croissance mondiale. Celle-ci devrait s’établir à 3 % en 2023 − c’est 0,3 point de plus que lors des prévisions émises en juin − selon les chiffres publiés mardi 19 septembre. Pour 2024, les experts de l’OCDE tablent sur une progression encore plus faible à 2,7 %. Rappelons qu’en 2022, la croissance mondiale avait été de 3,3 %.

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Par grandes zones géographiques et pour l’année en cours, les hausses du produit intérieur brut (PIB) de la Chine et de la zone euro sont revues à la baisse, tandis que l’OCDE se montre plus optimiste pour les Etats-Unis, la Russie ou le Japon. Le ralentissement mondial est attribué à une « baisse de la confiance des entreprises et des consommateurs et la fin du rebond de la Chine », alors que « l’impact du resserrement de la politique monétaire devient de plus en plus visible ».

« La persistance de l’inflation est préoccupante », reconnaît Clare Lombardelli, économiste en chef de l’OCDE. Hors énergie et alimentation, celle-ci se maintient à des niveaux élevés, au-delà de 4 % aux Etats-Unis et de 5,5 % dans la zone Euro. Elle se propage désormais aux services, sous l’effet de la hausse des salaires sur un marché de l’emploi tendu et de la hausse des prix de l’énergie de 2022. « Le combat contre l’inflation est encore loin d’être remporté », conclut Clare Lombardelli, qui cite les nombreuses incertitudes géopolitiques, comme la récente suspension de l’accord sur les céréales en mer Noire qui alimente la volatilité des cours.

« Promoteurs immobiliers fortement endettés »

L’OCDE défend par conséquent le durcissement de la politique monétaire dans de nombreuses économies développées, à l’exception du Japon, jusqu’à ce que des « signes clairs d’un relâchement des pressions inflationnistes » se manifestent. La Réserve fédérale américaine a déjà relevé ses taux directeurs à onze reprises, de zéro à plus de 5,25 % depuis mars 2022 tandis que la Banque centrale européenne a augmenté, mi-septembre, son taux à 4 %, le plus haut niveau jamais atteint depuis la création de la monnaie unique.

Les seuls prix qui ne s’envolent pas sont ceux de l’immobilier, frappés de plein fouet par un renchérissement du coût du crédit qui freine la demande de logements en Amérique du Nord et sur le Vieux Continent. L’OCDE note une « baisse substantielle des prix de l’immobilier » dans de nombreux pays du G20 comme la Corée du Sud, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, tout en se voulant rassurant sur une récente « stabilisation », voire « des prix qui sont repartis à la hausse dans plusieurs pays comme l’Australie, le Canada et les Etats-Unis ». « La baisse des prix ne devrait pas déclencher de crise financière », estime Clare Lombardelli, grâce « aux règles plus robustes mises en place au lendemain de la crise de 2008-2009 pour éviter qu’une crise immobilière se propage au secteur financier ».

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