«La France n’a jamais connu l’austérité, mais elle n’est pas immunisée»


Face à une opinion rétive aux réformes, le président Emmanuel Macron et sa première ministe, Élisabeth Borne (ici, le 12 décembre 2022, à l’Élysée) disent tout et son contraire. GONZALO FUENTES/AFP

ANALYSE – La situation économique du pays est le cadet des soucis des Français.

Adversaires et partisans de la réforme des retraites en conviennent: l’exécutif s’est débrouillé comme un manche face à une opinion rétive. Se contentant d’invoquer les cafouilleux rapports du COR, le Conseil d’orientation des retraites, qui dit tout et son contraire, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne se sont révélés incapables d’incarner une vision sensible et cohérente du monde du travail.

À la décharge du chef de l’État et de la première ministre, les Français paraissent, quant à eux, hermétiques à toute parole publique. Leur seul horizon n’est-il pas «la priorité du pouvoir d’achat», cette nouvelle devise nationale logée dans les têtes sinon au fronton des mairies?

L’individualisme forcené – «c’est mon droit», répète-t-on du haut de son téléphone portable — se conjugue avec la disparition du clivage droite-gauche, qui permettait la confrontation de projets alternatifs. Chacun voit midi à sa porte, se retranchant derrière son lobby identitaire ou corporatiste, des groupes minoritaires…

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