la France se défait non sans mal du Maroc et se qualifie pour la finale
Quatre ans après son titre décroché en Russie, l’équipe de France est de retour en finale de la Coupe du monde de football. Les Bleus ont battu le Maroc (2-0), mercredi 14 décembre, au stade Al-Bayt, à Al-Khor (Qatar), dans une demi-finale longtemps indécise. Ils affronteront l’Argentine de Lionel Messi, dimanche, à 16 heures. « Il y a de l’émotion, de la fierté. C’était une marche importante aujourd’hui, a réagi le sélectionneur français, Didier Deschamps, après le coup de sifflet final. Ça fait un mois que l’on est ensemble avec les joueurs. Ce n’est jamais simple, mais ce n’est que du bonheur jusqu’à aujourd’hui. Mes joueurs sont récompensés, ainsi que l’ensemble du groupe. »
Les Bleus se sont ouvert la voie très rapidement. Après un début de match contrôlé par les Marocains, Raphaël Varane trouve Antoine Griezmann sur le côté droit de la surface. Le milieu français profite de la glissade de Jawad El Yamiq et sert Kylian Mbappé en retrait, qui tente sa chance à deux reprises, mais est contré autant de fois. Théo Hernandez surgit alors au second poteau pour envoyer le ballon au fond des filets d’une reprise acrobatique (1-0, 5e minute).
Les Bleus ont de multiples occasions pour faire le break, et on imagine les Français voguer paisiblement vers la finale. Mais Olivier Giroud trouve le montant sur une frappe puissante (17e). Kylian Mbappé glisse ensuite juste avant sa frappe et permet à El Yamiq de dégager sur sa ligne. Le ballon revient finalement dans les pieds de Giroud, dont la reprise flirte avec le poteau de Yassine Bounou (36e).
Le score n’est alors que de 1-0, et c’est le moment que le Maroc choisit pour se relancer dans le match. Après avoir sauvé les siens, El Yamiq se procure la plus belle occasion des Lions de l’Atlas sur un ballon mal dégagé par les Bleus après un corner. Au milieu de la défense française, il tente un retourné acrobatique qu’Hugo Lloris effleure. Le ballon s’écrase sur le poteau (44e).
Randal Kolo Muani libérateur sur son premier ballon
Au retour des vestiaires, les Français continuent de faire le dos rond. Malgré la liste des blessés qui s’allonge – Nayef Aguerd à l’échauffement, Romain Saïss après vingt et une minutes, Noussair Mazraoui à la mi-temps –, les Marocains mettent une énorme pression sur la défense française. Mais ils ne se procurent que de rares occasions.
Sur l’une d’elles, Ibrahima Konaté vient s’interposer pour empêcher le Maroc d’égaliser, alors que Youssef En-Nesyri n’avait plus qu’à pousser le ballon au fond des filets (54e). A plusieurs reprises, les Marocains s’approchent du but d’Hugo Lloris, mais un pied ou une tête française, souvent celle d’Antoine Griezmann, omniprésent mercredi soir, viennent toujours contrecarrer les velléités des hommes de Walid Regragui.
C’est finalement du banc de l’équipe de France qu’est venue la libération. Entré en jeu dix minutes plus tôt, Marcus Thuram est servi sur le côté gauche et retrouve Mbappé. Le Français virevolte au milieu de cinq défenseurs marocains, avant de tenter sa chance. Sa frappe est contrée, mais, au second poteau, Randal Kolo Muani surgit pour envoyer le ballon au fond des filets. L’ancien joueur du FC Nantes, appelé à la dernière minute par Didier Deschamps pour pallier le forfait de Christopher Nkunku, marque le second but français sur son premier ballon, une minute après son entrée en jeu (2-0, 79e). « C’est un rêve de gosse. je suis encore dedans », a réagi le joueur de Francfort, en Allemagne, après le match.
Malgré cet énorme coup sur la tête, les Marocains continuent de pousser. Au bout des arrêts de jeu, Jules Koundé permet aux Bleus de finir un premier match sans encaisser de but dans ce Mondial, en suppléant son gardien sur sa ligne (94e).
« Une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne »
Jamais les Marocains n’auront trouvé la solution pour percer la défense française. « Contre une équipe comme la France, la moindre erreur est payée cash », a réagi le sélectionneur marocain Walid Regragui après la rencontre. « C’était beaucoup mieux en deuxième période. On a eu des situations, on n’a pas marqué et puis le deuxième but nous tue. Mais bravo, ça n’enlève pas tout ce qu’on a donné avant. »
Invaincus jusque-là, les Marocains, qui étaient la première nation africaine à jouer une demi-finale de Coupe du monde joueront donc la petite finale contre la Croatie samedi à 16 heures. De leur côté, les Bleus de Kylian Mbappé s’offrent une deuxième finale en quatre ans, la quatrième en vingt-quatre ans.
« Une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne », affirme Randal Kolo Muani. « On va aborder ce match-là comme on l’a toujours fait dans la compétition, avec beaucoup d’envie et de concentration. Nous sommes un groupe soudé et je pense que ça va le faire. » Face aux Argentins de Leo Messi, portés par tout un peuple, les Bleus auront l’occasion dimanche d’ajouter une troisième étoile sur leur maillot.
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