La grève du rêve



À Hollywood, l’usine à rêves du monde entier, des milliers de scénaristes travaillant aussi bien pour le cinéma que pour la télévision viennent de se mettre en grève, comme quoi ils ne seraient pas assez payés. D’où la question : qui va maintenant fabriquer nos rêves ? Car l’homme ne vit pas seulement de pain. Il vit aussi de rêves. Et se retrouver en panne de rêves, pour cause de grève du rêve, c’est moche. Heureusement, les scénaristes qui tricotent les intrigues de la vie politique, eux, ne sont pas en grève. Même si on peut trouver qu’ils manquent parfois d’inspiration. Et que côté rêves, justement, c’est souvent de la camelote, du bas de gamme, du recyclé. Pourtant, en France, nous avons la chance d’avoir au gouvernement un ministre de premier plan qui se trouve être également romancier, j’ai nommé Bruno Le Maire. Il vient de publier un roman inspiré de la vie du pianiste Vladimir Horowitz, Fugue américaine. Ne l’ayant pas lu, je préfère donner la parole à ceux qui, eux, l’ont lu, ce qui me paraît plutôt sage. Eh bien, à les lire, il apparaît que ce n’est pas du tout le petit truc bâclé entre deux réunions à l’Élysée ou à Matignon, histoire de faire genre. Même Libération (oui, Libération !) est sous le charme, parlant d’un « très bon roman à l’écriture nerveuse », tandis que, selon Le Télégramme, il se place « dans le haut du panier de la production de langue française ». Allez, Bruno, écris-nous un super scénario ! Fais-nous rêver !



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