La pension de réversion



Un lecteur me transmet la lettre adressée à sa mère par le directeur de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse, que voici : « Madame. Vous avez demandé une pension de réversion. Nous ne pouvons vous l’attribuer. En effet, la demande n’est pas recevable : le dossier n’est pas signé par le demandeur et a été reçu après son décès (la mère de ce lecteur est morte entre-temps). Si vous n’êtes pas d’accord avec cette décision, adressez une simple lettre au Président de la commission de recours amiable de votre caisse dans le délai de deux mois à compter de cette notification. Recevez, Madame, nos sincères salutations. »

Résumons-nous : vu que vous êtes morte, votre demande n’est pas recevable. Vous pouvez néanmoins faire appel de cette décision. On voit par là que, pour le directeur de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse, on peut être mort et cependant être tout à fait capable, non seulement de lire une lettre, mais d’y répondre. En conséquence de quoi le directeur tient à faire savoir à la mère de mon correspondant qu’elle est tout à fait fondée, quoique morte, à réclamer une pension de réversion, malgré une première décision défavorable. Et qu’il attend son courrier (dûment signé, cette fois) pour statuer définitivement sur son cas. On dit suffisamment de mal de l’administration pour ne pas saluer le professionnalisme de cet agent de l’État, pour qui la mort n’est pas une excuse pour priver un assujetti de ses droits légitimes.



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