La Russie se défend face aux critiques sur sa présidence du Conseil de sécurité


L’ambassadeur russe aux Nations unies, Vassili Nebenzia. BRYAN R. SMITH / AFP

Moscou a pris samedi la présidence du Conseil de sécurité de L’ONU en vertu des règles qui prévoient un changement de présidence chaque mois par ordre alphabétique des membres permanents et non permanents.

La Russie s’est défendue lundi face à l’avalanche de critiques concernant sa présidence du Conseil de sécurité en avril, assurant qu’elle n’abuserait pas de cette position. «La Russie n’abuse pas des prérogatives de la présidence. Il y a d’un côté la position nationale et de l’autre le rôle de la présidence du Conseil», a martelé l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia lors de la conférence de presse qui marque le début de chaque présidence tournante du Conseil. La Russie a pris samedi la présidence du Conseil en vertu des règles qui prévoient un changement de présidence chaque mois par ordre alphabétique des membres permanents et non permanents.

«Gifle»

Cette situation a provoqué les critiques de l’Ukraine, qui l’a qualifiée de «gifle au visage de la communauté internationale», et de ses alliés. «Comme vous le savez, la Russie préside le Conseil de sécurité depuis le 1er avril. C’est comme un poisson d’avril», a répété lundi devant la presse l’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield. «La vérité, c’est que c’est un siège tournant. Nous nous attendons à ce qu’ils se comportent de façon professionnelle», a-t-elle reconnu. «Mais nous nous attendons aussi à ce qu’ils utilisent leur siège pour propager de la désinformation et pour promouvoir leur propre agenda en ce qui concerne l’Ukraine, et nous sommes prêts à pointer du doigt à chaque fois qu’ils tenteront de le faire», a-t-elle affirmé.

L’Ukraine et les Occidentaux dénoncent depuis des mois la «propagande» russe sur l’Ukraine. Alors cette position est «dans la veine du récit occidental», a déploré Vassili Nebenzia, accusant à son tour les alliés de Kiev de «répandre de la désinformation» notamment «sur la situation des enfants ukrainiens soi-disant kidnappés en Ukraine et emmenés en Russie contre leur gré». La Cour pénale internationale a lancé un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour crime de guerre pour la «déportation illégale» d’enfants ukrainiens lors de l’invasion russe. Une décision «stupide» et «illégitime», a insisté l’ambassadeur russe qui organise mercredi une réunion informelle à l’ONU sur cette question.

La présidence du Conseil de sécurité donne certaines prérogatives en matière d’agenda. Mais en tant que membre permanent, la Russie a déjà la possibilité d’obtenir des réunions d’urgence quand elle le demande. Le pays qui assure la présidence organise aussi en général deux ou trois réunions spécifiques sur des thèmes choisis. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est annoncé pour présider l’une d’entre elles le 24 avril, sur «la défense des principes de la charte de l’ONU». «La Russie n’est pas en position de parler de droit international ou des valeurs de l’ONU», a réagi lundi l’ambassadeur britannique adjoint James Kariuki à propos de cet événement.



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