l’arrêt de travail d’une conductrice de bus agressée le mois dernier contesté par Keolis



Une conductrice d’un bus TCL a été agressée le mois dernier à Lyon. Mais Keolis, son employeur, conteste son arrêt de travail de 3 jours.

Marie-Ange est encore traumatisée. Cette conductrice de bus a été victime d’une agression le 6 novembre dernier à Lyon.

Un usager des transports en commun, mécontent que la porte du car se referme sur lui, l’a copieusement insultée. “Il m’a accusée d’avoir fait exprès, donc il a commencé à me traiter de tous les noms et il a donné des coups de poing sur mon tableau de bord”, confie la conductrice au micro de BFM Lyon.

“J’ai sorti ma bombe lacrymogène et il a reculé”, poursuit cette dernière sur notre antenne.

Malgré l’intervention de la sécurité, Marie-Ange affirme que l’homme ne se calme pas. La femme décide donc de filmer la scène. Sur la vidéo, on peut voir deux agents de sécurité s’interposer entre l’individu et la porte d’entrée du véhicule que conduisait Marie-Ange. “Vous avez un comportement inadmissible, monsieur!”, déclare l’un d’eux à l’usager.

“Non, non, elle m’a écrasé la porte sur le nez”, vocifère ce dernier en retour dans la vidéo témoin.

Après l’altercation, l’usager se serait placé devant le car, une pierre à la main. Paniquée, Marie-Ange contacte alors la police.

“Ils me reprochent […] d’avoir mis en danger la vie de mes passagers”

Malgré les demandes du poste de sécurité, la conductrice, sous le choc, refuse de reprendre le service après l’incident, et c’est justement ce que lui reproche Keolis, son employeur.

Dans un document, l’entreprise remet en question son accident de travail. “Voilà le constat que m’a donné ma boite. En gros, ils me reprochent d’avoir filmé l’agression, d’avoir appelé la police et d’avoir mis en danger la vie de mes passagers”, avance la conductrice du bus sur notre antenne.

Marie-Ange a déjà subi plusieurs agressions lors de son service. En 2020, elle s’était même fait frapper au visage et présentait plusieurs bleus et ecchymoses. Aujourd’hui, la conductrice a peur de retourner travailler, d'”aller au boulot avec la boule au ventre, la peur au ventre”.

“Beaucoup de conducteurs de bus aux TCL à Lyon travaillent dans ces conditions de peur, parce que je trouve que rien n’est fait pour protéger les chauffeurs de bus. On est pratiquement livrés à nous-même”, dénonce Marie-Ange au micro de BFM Lyon.

Pour régler la situation, Marie-Ange a fait appel à un avocat. De son côté, Keolis évoque un problème interne et n’a pas souhaité donner plus de détails.

Lauriane Pelao avec Alixan Lavorel



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