L’Azerbaïdjan et l’Arménie doivent saisir le «momentum» pour un traité de paix, dit Bakou


Vladimir Poutine a reçu jeudi 25 mai à Moscou le premier ministre arménien Nikol Pachinyan et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev. MIKHAIL METZEL / AFP

«Un traité de paix peut être signé» entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, a estimé ce vendredi 26 mai l’ambassadrice d’Azerbaïdjan à Paris, soulignant que de nouvelles discussions potentiellement décisives auraient lieu lors de la prochaine réunion de la Communauté politique européenne (CPE) le 1er juin en Moldavie.

«Nous avons l’espoir que l’on puisse s’acheminer vers un traité de paix», a déclaré Leyla Abdullayeva lors d’une rencontre avec des journalistes de l’association de la presse diplomatique, au lendemain d’entretiens qui se sont déroulés à Moscou.

«Un moment historique»

À Chisinau, en Moldavie, des discussions auront lieu entre le premier ministre arménien, Nikol Pachinyan, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, a-t-elle expliqué, soulignant que c’est la première fois que les quatre dirigeants seront réunis. L’ambassadrice a regretté que les négociations à Moscou n’aient pas abouti à un «document concernant l’ouverture des voies de communication» mais il y a «des avancées dans les négociations sur la normalisation des relations diplomatiques» entre Bakou et Erevan. «Je ne sais pas si un traité de paix sera signé à Chisinau. Mais c’est un moment historique, c’est un momentum qu’il ne faut absolument pas rater», a-t-elle insisté.

Bakou et Erevan s’affrontent depuis des décennies pour le contrôle de la région azerbaïdjanaise du Nagorny Karabakh, peuplée majoritairement d’Arméniens. Les négociations se sont intensifiées et semblent avoir enregistré des progrès ces dernières semaines, sous l’impulsion de l’Union européenne et des États-Unis. Le 14 mai, lors d’une réunion organisée à Bruxelles par le président du Conseil européen, Charles Michel, ils se sont mis d’accord sur la reconnaissance mutuelle de l’intégrité territoriale. Mais la médiation des Occidentaux irrite la Russie qui souhaite maintenir son influence dans la région. L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont livré deux guerres – au tournant des années 1990 puis en 2020 – pour le contrôle du Nagorny Karabakh.

Six semaines d’affrontements à l’automne 2020 se sont terminées par un cessez-le-feu négocié par Moscou, qui a vu l’Arménie céder des pans de territoires qu’elle contrôlait depuis des décennies. L’Arménie, qui comptait sur le soutien militaire et économique de la Russie depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, a accusé Moscou de ne pas remplir son rôle de maintien de la paix au Karabakh. Leyla Abdullayeva a souligné les soldats russes du maintien de la paix seraient présents jusqu’en 2025, et que c’était le moment de décider de les maintenir ou non après cette date.


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