Le bon sens est-il devenu l’apanage du populisme de droite?


La confusion et le manque de clarté sont le grief majeur que l’on doit adresser à nos débats qui ont atteint à cet égard leur paroxysme à l’Assemblée nationale. EMMANUEL DUNAND/AFP

ANALYSE – Certains trouvent aujourd’hui commode de confondre le bon sens avec une forme de sagesse populaire qu’ils caricaturent, celle de Madame Michu et de Dupont Lajoie.

Les mots les plus simples peuvent se révéler piégeux. Emmanuel Macron en a fait l’amère expérience la semaine dernière au marché de Rungis, où il a été interrogé sur la réforme des retraites. «Dans l’ensemble, les gens savent qu’il faut travailler un peu plus longtemps en moyenne, tout le monde a du bon sens», a expliqué le chef de l’État.

De quoi s’attirer une volée de bois vert dans la presse de gauche pour qui le «bon sens», serait désormais une valeur de la droite populiste. «Revoilà donc l’horrible “bon sens” qui suggère qu’il y a un ordre naturel des choses, un sens commun… L’un des termes typiques de la pensée réactionnaire», s’est-on exclamé à Libération. Même hargne à L’Obs, qui fait grimper aux rideaux le chroniqueur de service: «Macron bichonne le “bon sens”, ce “chien de garde de la petite bourgeoisie”.»

L’expression imagée est empruntée à Roland Barthes et à son livre culte, Mythologies, qui se divertit à épingler la société française des années 1950. En l’occurrence la révolte…

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