le Comité olympique français dans la tourmente



Brigitte Henriques, la présidente depuis le 29 juin 2021 du Comité national olympique du sport français (CNOSF) a démissionné, jeudi 25 mai, au cours de l’assemblée générale de l’instance.

« Il y a quelques semaines, je me suis exprimée pour dire qu’il était temps de dire stop. Stop aux calomnies, stop au dénigrement du CNOSF et de ma personne. Je veux que cette assemblée générale soit le moment de clôturer cette trop longue séquence, a-t-elle annoncé. Afin d’apporter la sérénité aux athlètes qui se préparent avec leur entourage, aux bénévoles des clubs qui s’engagent au quotidien pour le développement du sport, je remets mon mandat de présidente à disposition et je donne ma démission, qui sera effective dès le 29 juin prochain. »

De multiples affaires

Cette décision retentissante ponctue une crise qui s’est amorcée en septembre 2022. Brigitte Henriques avait alors écarté son secrétaire général, Didier Séminet, et saisi la justice, un mois plus tard, contre cet ancien président de la Fédération de baseball, pour harcèlement et violence psychologique. En guise de réponse, ce dernier portait plainte contre son ancienne présidente pour dénonciation calomnieuse et abus de confiance.

Quelques semaines plus tard, l’ancienne footballeuse était accusée d’avoir – dans le cadre de ses anciennes fonctions à la Fédération française de football – apporté son soutien explicite à Jacky Fortépaule, l’ancien président de la ligue de football du Centre-Val de Loire, condamné le 14 février 2023 pour harcèlement moral et sexuel. Elle se met alors provisoirement et volontairement en retrait.

C’est ensuite au tour de son prédécesseur Denis Masseglia de faire monter la température. Réclamant la tête de Brigitte Henriques, il a exprimé sa « colère » contre des anomalies financières. Le retour de cette dernière à la tête du comité, en début d’année, s’est accompagné d’une plainte déposée devant le parquet national financier pour « abus de bien social ». Denis Masseglia lui reproche des frais personnels apparaissant dans les comptes de l’instance, évalués à plus de 4 000 €. Une somme qui, depuis, a été remboursée.

Quelles conséquences sur l’organisation des JO ?

Ankylosé par les affaires, le CNOSF aspire à retrouver calme et sérénité, à un an des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. L’ancienne escrimeuse Astrid Guyart, jusque-là secrétaire générale, aura la lourde tâche d’assumer l’intérim jusqu’à la fin septembre.

En dépit des fortes divisions qui ont opposé les « pro » et les « anti » Brigitte Henriques, la plupart des membres du CNOSF considèrent que cette démission est de nature à apaiser la situation. «Les choses sont claires. Chacun est à sa tâche. L’organisation des Jeux, bien répartie entre les différents acteurs, n’est pas ralentie. Le CNOSF reste leader dans la gestion et le suivi des athlètes », indique une source au sein de l’instance.

À l’issue de l’assemblée générale, qui a entériné le rapport moral et financier, des ateliers et débats ont été menés autour de « deux thématiques majeures », souligne l’instance : l’organisation du Club France, qui accueillera 700 000 personnes à la Villette pour suivre les épreuves sur écran géant, s’initier à de nombreux sports et rencontrer les sportifs ; et l’anticipation de l’afflux attendu de licenciés dans les fédérations à la rentrée 2024… Au CNOSF, la vie doit suivre son cours. Malgré les remous.



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